Marie-Hélène Brown, infirmière clinicienne au Centre de l’ostéoporose et de rhumatologie de Québec. Photo : James Wagner.

L’arthrite inflammatoire est une maladie invalidante et difficile à contrôler. Pour soutenir leurs employés qui en sont atteints, les employeurs doivent avant tout faire preuve de patience.

Contrairement à l’arthrose, qui est causée par une usure mécanique du cartilage, l’arthrite inflammatoire est une maladie auto-immune qui résulte d’un dérèglement du système immunitaire. Si l’arthrose affecte surtout les personnes âgées, l’arthrite inflammatoire peut toucher des personnes de tous âges.

« L’inflammation est un processus souhaitable quand elle est aigue, car elle permet au système immunitaire de combattre une agression. Elle est problématique quand elle devient chronique », explique Marie-Hélène Brown, infirmière clinicienne au Centre de l’ostéoporose et de rhumatologie de Québec.

Les maladies auto-immunes constituent le troisième problème de santé le plus fréquent dans la population, après les maladies cardiovasculaires et le cancer. Il n’est pas rare que les patients atteints d’un dérèglement du système immunitaire souffrent de plusieurs maladies auto-immunes à la fois. Celles-ci peuvent notamment toucher les articulations, la peau ou encore le système digestif.

Dans le cas de l’arthrite inflammatoire, ce sont surtout les tissus conjonctifs des articulations qui sont touchés, mais les individus atteints peuvent aussi éprouver de la douleur ailleurs. Il existe différents types d’arthrite inflammatoire. La plus répandue est la polyarthrite rhumatoïde, qui attaque toutes les articulations du corps. L’arthrite psoriasique affecte quant à elle des zones précises, un genou ou un poignet par exemple.

Dans tous les cas, les personnes atteintes doivent être prises en charge, car les déformations articulaires engendrées par la maladie sont irréversibles et beaucoup plus invalidantes que celles causées par l’arthrose.

« Pour éteindre le feu, il faut rapidement commencer la médication, indique Marie-Hélène Brown. La grosse révolution en rhumatologie a été l’apparition des agents biologiques. Le traitement est initié de façon agressive, puis on peut diminuer les doses après un certain temps. »

Le temps est d’ailleurs un facteur majeur dans le traitement de l’arthrite inflammatoire. Il peut s’écouler quatre à six mois entre la première dose de médicament et un début de rémission. « Parfois ça prend jusqu’à un an avant que le patient aille mieux. Les patients s’absentent donc longtemps du travail », soutient Mme Brown.

L’observance du traitement est aussi déterminante. Puisque l’arthrite inflammatoire est une maladie chronique, si un patient arrête sa médication, il va faire une rechute, et tout sera à reprendre du début.

Marie-Hélène Brown tient aussi à faire une précision concernant l’utilisation des biosimilaires. « Je suis tout à fait d’accord avec les biosimilaires pour les nouveaux patients, mais pour les patients qui prennent déjà un agent biologique et dont l’état est stable, je ne vois pas la pertinence de changer de médication et risquer de détruire l’équilibre qui a pris cinq ans à atteindre. »