Daniel Dufour, chef de produits, invalidité et mieux-être chez Desjardins Assurances. Photo : James Wagner.

Le coût économique et social du stress et de l’anxiété est exorbitant. Or, les employeurs ne voient souvent que la pointe de l’iceberg.

« On connaît bien les coûts directs liés aux soins médicaux, à l’absentéisme et à l’invalidité, mais les coûts indirects qui se trouvent sous l’eau sont beaucoup plus difficiles à mesurer », souligne Daniel Dufour, chef de produits, invalidité et mieux-être chez Desjardins Assurances.

Ces coûts indirects incluent bien sûr le présentéisme, mais aussi la détérioration du climat de travail ainsi que la baisse de l’innovation et de la créativité.

Le stress est une réaction normale du corps en réponse à une situation externe et il est bénéfique lorsqu’il est de courte durée. C’est d’ailleurs cette réaction au stress qui a permis la survie de l’humanité mais qui nous aide également à nous donner l’énergie nécessaire pour performer avant une compétition sportive ou un examen.

Cependant, le stresse devient paralysant lorsqu’il perdure sur une longue période et qu’il engendre un sentiment d’impuissance, ou encore d’incompétence. Ultimement, il peut mener à des problèmes de sommeil, d’épuisement professionnel et même augmenter le risque de suicide. « Lorsque les tracas de la vie quotidienne nous préoccupent constamment, c’est là que ça devient problématique. C’est un signal d’alarme », indique Daniel Dufour.

Une étude de l’American Psychological Association a démontré que les sources de stress varient en fonction de l’âge. Si ce sont avant tout les questions d’argent et d’emploi qui inquiètent les jeunes, les personnes plus âgées craignent surtout les ennuis de santé.

Selon des données de Santé Canada, près de 12 % des Canadiens ont déjà souffert de troubles anxieux, et tout indique que la tendance n’ira pas en s’améliorant. Une étude québécoise publiée l’an dernier a révélé que 17 % des jeunes du secondaire souffraient d’un trouble anxieux diagnostiqué dans la province. « Ces jeunes-là s’en viennent sur le marché du travail. Nos organisations doivent être prêtes car la tendance n’est pas à la baisse », prévient Daniel Dufour.

À l’heure actuelle, les jeunes employés sont déjà les plus nombreux à consulter pour des troubles anxieux selon les statistiques d’utilisation des programmes d’aide aux employés, ajoute-t-il.

Malheureusement, les employés ne sont pas toujours au courant du soutien auquel ils ont accès en milieu de travail. Les employeurs eux-mêmes ne connaissent pas toujours les services disponibles au sein de leur régime d’assurance collective, ou alors ne savent pas comment en tirer profit, signale Daniel Dufour.

La première étape pour aider les employés à mieux gérer leur stress et leur anxiété est de cerner leurs besoins, que ce soit par le biais de rencontres informelles, formelles ou encore de sondages organisationnels.

« Les entreprises doivent développer une culture santé et des initiatives qui répondent aux besoins du personnel, affirme M. Dufour. Avec des pratiques organisationnelles saines, on peut agir sur les causes, et pas seulement sur les conséquences du stress. »