Simeon Goldstein, rédacteur en chef, Avantages

Au cours de l’été, je suis tombé sur un reportage portant sur une entreprise italienne du secteur de l’emballage dont les 23 employés, ainsi que leurs familles, sont partis passer une semaine de vacances ensemble aux îles ­Canaries. Pour ce qui est de l’esprit d’équipe, on peut dire que ces ­gens-là mettent la barre assez haute !

Or, même si l’idée de passer une seule nuit dans le même hôtel que vos collègues vous donne des frissons, force est de constater que ce genre d’activité, lorsque payée par la compagnie, s’inscrit dans une tendance d’« avantages sociaux » dont la source d’inspiration provient évidemment de ces firmes technologiques de la ­Silicon ­Valley. Bonne ou mauvaise idée ?

Selon un récent sondage mené par ­LinkedIn, intitulé ­Workplace ­Culture ­Trends: ­The ­Keys to ­Top ­Talent 2018, l’offre traditionnelle en matière de rémunération s’avère un plus grand incitatif à rester chez son employeur actuel qu’un téléphone mobile de dernière génération renouvelé chaque année ou encore la table de ­ping-pong installée dans la salle de pause.

Alors que la culture de l’entreprise demeure le premier facteur de fidélisation, près de la moitié des personnes sondées estiment aussi que les avantages sociaux qui représentent un gain financier sont susceptibles de les convaincre de rester au moins cinq ans chez leur employeur.

En dehors des régimes de retraite et d’assurance collective, il est aussi question des vacances ou des congés parentaux. Par exemple, 47 % des gens préfèrent de loin avoir un congé dans la période des ­fêtes qu’une salle de jeux aménagée sur les lieux de travail (12 %).

Certains diront ­peut-être qu’il n’y a rien de trop étonnant dans tout cela, que les avantages sociaux qu’on offre à ses employés sont évidemment importants, surtout dans les moments difficiles pour ces derniers, advenant des problèmes de santé, par exemple.

Mais le contexte économique amène à réviser son offre de temps en temps et il importe de se rappeler que les avantages « tendance » ne sont pas nécessairement ceux qui conviennent le mieux aux employés – et par extension à la productivité
de l’entreprise.

Installer une machine à café haut de gamme passe ­peut-être plus facilement au conseil qu’une hausse des cotisations au régime de retraite, mais cela ­est-il justifié ? ­Une récente chronique dans ­The ­Economist relatait une étude sur l’impact des bureaux à aire ouverte sur les échanges entre collègues. Cela pourrait sembler contraire à la logique, mais ces derniers sont devenus moins fréquents et ont été remplacés par davantage de communications par courriel, parce que les gens cherchent à préserver leur intimité. « ­Les défenseurs des aires ouvertes semblent avoir oublié l’importance de pouvoir se concentrer au travail », y ­écrivait-on.

Revenir aux concepts de base constitue une manière intéressante d’établir sa philosophie de rémunération et de peaufiner les processus décisionnels à l’intérieur des régimes, que ce soit la couverture de certains services médicaux ou l’adoption de stratégies de placement, par exemple.

Si la raison d’être des régimes de retraite et d’assurance collective se résume ­peut-être à une manière d’aider la santé et la sécurité financière des employés, afin de mieux fidéliser ­ceux-ci, leur contenu et leur utilisation se déclinent de maintes façons selon la réalité de l’entreprise. Et vous, pourquoi ­offrez-vous des régimes d’avantages sociaux ?

Simeon ­Goldstein
Rédacteur en chef
simeon.goldstein@tc.tc