La presque totalité des investisseurs institutionnels à travers le monde (91 %) estiment qu’il n’est plus approprié pour les sociétés cotées en bourse de donner préséance aux intérêts de leurs actionnaires sur ceux de leurs autres parties prenantes, révèle le Baromètre de confiance des investisseurs institutionnels de Edelman.

Selon les quelque 607 investisseurs institutionnels sondés au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Japon, les dirigeants d’entreprises doivent trouver un équilibre entre les intérêts des actionnaires et ceux des employés, clients, fournisseurs et collectivités locales, et ce, dans le but de favoriser le succès à long terme des affaires et de réduire le risque posé par le militantisme combiné de plusieurs parties prenantes.

« Les données d’Edelman sur la confiance des investisseurs l’indiquent sans détour : les compagnies ne peuvent plus se contenter de plaire à leurs actionnaires en ignorant les autres parties prenantes, affirme David Ryan, vice-président exécutif, communication d’entreprise et financière chez Edelman. Les investisseurs institutionnels canadiens étudient la façon dont les compagnies traitent chaque principal regroupement de parties prenantes lorsqu’ils évaluent la qualité des propositions d’investissement qui s’offrent à eux. »

Les investisseurs portent notamment attention à la qualité de la culture d’entreprise, à la capacité de garder les employés talentueux, au service à la clientèle et aux répercussions des activités sur les collectivités. La très grande majorité des investisseurs institutionnels canadiens (90 %) exigent des preuves que les sociétés qu’ils détiennent en portefeuille réussissent à attirer et à garder les employés les plus talentueux.

De plus, près de la moitié des répondants souhaitent que les entreprises adoptent un code d’éthique applicable à tous les niveaux de l’organisation et maintiennent une culture d’entreprise, tandis que le tiers des investisseurs exigent des entreprises qu’elles démontrent comment elles s’attaquent à des problèmes réels de leur société.

Les actionnaires plus militants

Le rapport de la firme de relations publiques indique que le militantisme actionnarial est un phénomène bien implanté au Canada, alors que 86 % des investisseurs institutionnels affirment être disposés à soutenir un actionnaire militant digne de confiance s’ils pensent que des changements s’imposent dans l’une de leur entreprise en portefeuille. D’ailleurs, 86 % des répondants ont la conviction que leurs gestes peuvent influencer de façon importante le rendement des activités d’une société.

Bien que seulement 34 % des investisseurs canadiens estiment qu’il existe une corrélation positive entre la divulgation relative aux critères ESG et le rendement des activités commerciales, les deux tiers des répondants affirment avoir accru leur participation dans des compagnies qui brillent sous l’angle des indicateurs ESG.

Les deux tiers des investisseurs sondés conviennent cependant que des pratiques de divulgation portant sur les critères ESG ne peuvent pas servir à faire oublier le mauvais rendement des activités d’une société. Les investisseurs croient néanmoins que les entreprises peuvent améliorer la confiance des investisseurs lorsqu’elles traversent des périodes d’incertitude en prenant des décisions efficacement et avec pragmatisme tout en communiquant celles-ci de façon réfléchie et appropriée.

Ainsi, 60 % des investisseurs utilisent plus souvent leur droit de vote pour se prononcer en faveur de l’élection de candidats pour le poste d’administrateur qui, à leur avis, favoriseront le dévouement de la compagnie envers les enjeux ESG, et un peu plus de la moitié des investisseurs utilisent le droit de vote de leur participation pour appuyer des initiatives de politiques d’entreprise qui concernent les enjeux ESG.

Les investisseurs perçoivent les PDG (50 %), les directeurs de la stratégie (50 %) et les directeurs financiers (44 %) comme les plus importants gardiens de la confiance des investisseurs. Les administrateurs suivent de près (38 %). D’ailleurs, les répondants font davantage confiance aux sociétés si le conseil d’administration et la direction détiennent des actions (48 %), reçoivent une rémunération liée au rendement (48 %) et présentent un profil diversifié (47 %).