La tendance du désinvestissement dans les énergies fossiles se poursuit : la plus grande caisse de retraite suédoise a annoncé qu’elle supprimerait de son portefeuille tous les titres liés au pétrole, au gaz et au charbon.

AP7, qui détient un actif de plus de 92 milliards de dollars, estime que le risque d’investissement dans les énergies fossiles augmentera considérablement à l’avenir. Dans les circonstances, la caisse de retraite préfère abandonner ce secteur.

Le fond prévoit de se départir de ses actifs dans les entreprises qui extraient, raffinent et distribuent de l’électricité à partir de charbon, de pétrole ou de gaz pour plus de 5 % de leur production totale, rapporte Le Figaro. Parmi celles-ci figurent notamment BP, Royal Dutch Shell, Exxon Mobil et Chevron. L’investisseurs institutionnel entend atteindre la neutralité carbone dans ses placements d’ici 2030.

« La décision de se désengager des combustibles fossiles s’inscrit dans le cadre d’une sensibilisation croissante au climat et d’une demande d’investissements de fonds durables parmi les clients d’AP7 », souligne la caisse de retraite.

AP7 gère l’actif de retraite de plus de 4 millions de personnes en Suède, un pays qui compte 10,3 millions d’habitants.

Des investissements devenus trop risqués

La pression est de plus en plus forte partout dans le monde pour que les grands investisseurs institutionnels abandonnent leurs investissements dans les secteurs d’activité très polluants comme les énergies fossiles. Plus tôt cette année, un autre régime de retraite suédois, AP1, dont l’actif atteint 52 G$, s’était également engagé à se retirer du secteur des énergies fossiles.

Le fonds souverain norvégien, dont l’actif dépasse les 1500 G$, s’est aussi désengagé de nombreuses sociétés pétrolières en raison de leurs émissions de gaz à effet de serre jugées inacceptables. Quatre producteurs canadiens figurent d’ailleurs sur la liste noire du fonds : Suncor, Imperial Oil, Canadian Natural Resources et Cenovus Energy.

La chute du prix du pétrole dans le sillage de la pandémie de COVID-19 ainsi que le risque accru de rester coincé avec des « actifs échoués » poussent de grandes banques américaines telles que Morgan Stanley, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan et Wells Fargo à abandonner le financement de projets d’exploitation pétrolières très coûteux, notamment dans l’Arctique.