« Les vues traditionnelles en matière de planification de la retraite doivent être adaptées aux nouveaux aspects auxquels les Canadiens retraités ou sur le point de l’être doivent faire face », estime Peter Drake.

Le vice-président, retraite et recherches économiques, à Fidelity Investments Canada, a mis en évidence le 6 juin, à la conférence annuelle du Canadian Institute of Financial Planners, les « nouvelles réalités » qui attendent les baby-boomers sur le plan de la retraite.

Il a également souligné l’importance de considérer les cinq principaux risques qui guettent les revenus de retraite dans le cadre du processus de planification de la retraite.

Ces risques sont liés ou associés :

1. À la longévité. Les Canadiens vivent plus longtemps et en meilleure santé que jamais. Beaucoup rêvent de partir à la retraite plus tôt que leurs parents. Compte tenu de ces circonstances, les Canadiens doivent évaluer à quel point ils peuvent se permettre de prendre une retraite précoce et planifier en fonction de la possibilité réelle de devoir compter sur leur revenu de retraite pendant 25 à 30 ans.

2. À l’inflation. Certes, l’inflation au Canada est sous contrôle et il est peu probable qu’on assiste à une flambée comme celle qui s’est produite dans les années 1970. Cependant, même un modeste taux d’inflation de 2 % pendant 25 ans peut éroder de 40 % le pouvoir d’achat des retraités. Ceux-ci doivent donc absolument détenir des portefeuilles de placements capables de contrer l’inflation.

3. À la répartition de l’actif. La crise de 2008-2009 a exacerbé l’angoisse des investisseurs à l’égard des marchés boursiers. Toutefois, il a été établi que les actions fournissent une croissance à long terme essentielle pour procurer le revenu nécessaire à la retraite. « Un portefeuille bien diversifié qui englobe des actions, des obligations et des liquidités contribue à la croissance du revenu et permet de le protéger contre la volatilité des marchés », note l’expert.

4. Aux retraits. L’accroissement de la volatilité des marchés boursiers au cours des dernières années a fait ressortir l’importance, pour les retraités, de s’en tenir à des pourcentages de retrait raisonnables afin d’assurer la pérennité de leur actif leur vie durant. En effet, ils risquent d’épuiser leur épargne-retraite avant la fin de leur vie s’ils effectuent des retraits ajustés pour l’inflation annuelle supérieurs à 4 ou 5 % de la valeur originale de leur portefeuille.

5. Aux coûts des soins de santé. Selon une enquête de Fidelity Canada, 39 % des retraités pensent que les coûts liés aux soins de santé non défrayés par les régimes publics mineront leur épargne et dégraderont leur niveau de vie. Les Canadiens doivent savoir quels frais sont couverts ou non par les régimes publics d’assurance-maladie, prévoir leurs besoins potentiels en matière de soins de santé et planifier les coûts liés au vieillissement qu’ils devront assumer eux-mêmes.

Comme on peut le constater, les baby-boomers ont de nombreux défis financiers à relever. Or, « les conseillers en placements peuvent jouer un rôle de premier plan en aidant les Canadiens à comprendre que les choix qu’ils posent au sein de leur programme de planification ne doivent pas seulement tenir compte de l’augmentation de leur espérance de vie et de la volatilité des marchés des capitaux, mais aussi des changements que subira le système de pension du Canada », rappelle Peter Drake.

Pour les épargnants, le fait de travailler avec un professionnel du placement les préparent financièrement et mentalement à prendre leur retraite. « Maintes et maintes fois, les études ont démontré que le recours à un conseiller en placements est l’une des meilleures décisions qu’un investisseur puisse prendre », fait remarquer Peter Drake.

Dans un sondage mené en automne dernier auprès de 1 380 Canadiens âgés de 45 ans et plus, Fidelity Canada a constaté que :

  • Plus de 60 % des Canadiens faisant appel à un conseiller en placements disent qu’ils se sentaient confiants d’être sur la bonne voie grâce au programme de placement qu’ils détenaient avant la crise financière, comparativement à 39 % des Canadiens ne consultant pas de conseiller;
  • 46 % des retraités travaillant avec un conseiller estiment que leur passage à la retraite a été plus facile que prévu, contre 37 % des retraités qui ne font pas affaire avec un conseiller;
  • 32 % des retraités recourant aux services d’un conseiller indiquent que leur épargne continue de croître, par rapport à seulement 16 % des retraités qui ne le font pas;
  • 23 % des gens ayant participé au sondage sont d’accord avec l’énoncé « Ma façon de faire des placements a changé pour le mieux ».

« Les conseillers en placements et les investisseurs doivent collaborer plus étroitement que jamais pour déterminer le niveau de risque acceptable pour le particulier […] Un plan de revenu de retraite qui fait échec aux cinq principaux risques susceptibles de gruger le revenu de retraite peut améliorer considérablement le bien-être des retraités canadiens », a conclu Peter Drake.