Malgré leur récente bonification, les régimes publics de retraite demeurent moins généreux au Canada que dans la plupart des autres pays industrialisés, rapporte Le Devoir.

Citant un rapport (en anglais) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié la semaine dernière, le quotidien montréalais précise qu’un Canadien qui entrerait aujourd’hui sur le marché du travail et ferait toute sa carrière au salaire moyen aurait droit, pour ses vieux jours, à une pension équivalant à 53 % de son ancien chèque de paye.

C’est davantage qu’au Royaume-Uni, où le taux net de remplacement assuré par les régimes de retraite obligatoires est de seulement 29 %, mais c’est 10 points de pourcentage de moins que pour la moyenne des pays développés et très loin derrière des pays comme l’Italie et les Pays-Bas, où ce taux atteint 90 % voire 100 %, souligne le journal.

L’importance des régimes complémentaires

Et même si le Canada « fait un peu mieux » dans le cas des travailleurs percevant un salaire inférieur de moitié à la moyenne, avec un taux net de remplacement de 62 %, cela ne suffit pas à le faire grimper dans le classement par rapport aux autres États membres de l’Organisation, puisque tous obtiennent eux aussi de meilleurs résultats dans ce domaine, avec un taux de 72 %.

Le Devoir précise que ces données peu flatteuses pour « l’un des plus meilleurs pays au monde » tiennent compte des programmes universels de Supplément du revenu garanti et de la Sécurité de la vieillesse, mais également des récentes améliorations apportées au Régime de pensions du Canada et au Régime des rentes du Québec, dont les taux de couverture seront augmentés moyennant une hausse des cotisations pour les salariés.

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En revanche, le rapport montre que le tableau est plus positif si l’on tient compte du fait que le Canada figure parmi les huit pays industrialisés où plus de 40 % des travailleurs ont accès à des régimes complémentaires de retraite privés. Ainsi, un Canadien gagnant le salaire moyen et cotisant durant toute sa carrière à un tel régime peut espérer faire passer son revenu de retraité d’un taux net de remplacement de 53 % à 98 %.

Le Canada actif en matière de réforme

Toujours selon l’OCDE, un autre point positif pour le Canada est que son gouvernement semble avoir pris la mesure du fait que les inégalités se creusent parmi les personnes âgées et qu’il est important d’adapter le système actuel pour permettre aux travailleurs qui le souhaitent, ou qui en ont besoin, de retarder ou d’échelonner leur départ de la vie active. De ce point de vue, « le Canada a été l’un des pays (…) les plus actifs en matière de réformes des retraites au cours des deux dernières années », observe le rapport.

« Outre les changements apportés aux montants versés par les régimes publics, on en a assoupli les règles afin d’encourager financièrement les départs à la retraite plus tardifs. Les retraites anticipées sont aussi possibles, quoiqu’au prix de prestations sévèrement réduites », résume Le Devoir. Le quotidien note enfin que le Canada a été l’un des trois seuls pays industrialisés à réviser à la baisse un âge de la retraite qui venait tout juste d’être haussé, le nouveau gouvernement libéral l’ayant ramené à 65 ans après que ses prédécesseurs conservateurs eurent annoncé qu’il serait porté à 67 ans à l’horizon 2029. Résultat, il se retrouve désormais sous la moyenne des pays de l’OCDE, qui passera de 64 à 66 ans d’ici à 2065.

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