Depuis l’année dernière, et pour la première fois, il y a plus d’argent dans les régimes à cotisation déterminée que dans les régimes à prestations déterminées à l’échelle mondiale, révèle un rapport de Willis Towers Watson et du Thinking Ahead Institute.

Les régimes CD détiennent aujourd’hui un peu plus de 50 % de l’actif total des régimes de retraite dans les sept principaux marchés de la planète : l’Australie, le Canada, le Japon, les Pays-Bas, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis. À eux seuls, ces sept pays représentent 92 % de l’actif mondial de retraite.

Au cours de la dernière décennie, la croissance moyenne de l’actif des régimes CD a atteint 8,4 % par année, comparativement à seulement 4,8 % pour celui des régimes PD. En 1999, seulement 31 % de l’actif total des régimes de retraite était détenu dans les régimes CD.

« L’engagement des participants est essentiel pour parvenir à une plus grande efficacité des régimes CD, mais il reste bien des questions non résolues à ce sujet pour de nombreux promoteurs, indique Michele Brennan, responsable des solutions à cotisation déterminée aux États-Unis chez Willis Towers Watson. C’est pourquoi, aux États-Unis, nous nous attendons à ce que les régimes CD s’intéressent particulièrement à cette question à mesure que la prochaine génération de régimes prendra forme. En outre, grâce à une législation plus souple et aux progrès technologiques, nous constatons que l’innovation dans ce domaine se poursuit. Tout cela conduit à des améliorations dans la nature des interactions entre les promoteurs et les participants et à une redéfinition des attentes ».

Des portefeuilles en mutation

Le rapport montre également l’énorme appétit des caisses de retraite pour les catégories d’actif non traditionnelles. Alors qu’en 1999, à peine 6 % de leur actif était alloué aux titres du marché privé, ces derniers constituent maintenant près du quart (23 %) de leurs portefeuilles.

Ce sont principalement les actions qui en ont pâti (-16 % sur la période), suivies des obligations (-1 %). Dans les sept marchés de référence du rapport, le portefeuille typique d’une caisse de retraite est aujourd’hui constitué de 45 % d’actions, de 29 % d’obligations, de 23 % de placements non traditionnels et de 3 % de liquidités.

« Les régimes de plus grande taille, en particulier ceux qui dépassent 25 G$ US, ont continué à constituer des équipes internes plus importantes et plus sophistiquées, avec une plus grande spécialisation des rôles dans certaines catégories d’actif comme les placements privés. Les régimes plus petits, de leur côté, continuent d’externaliser leurs décisions d’investissement et nous nous attendons à ce que cela continue », souligne Marisa Hall, co-directrice du Thinking Ahead Institute.

L’actif mondial repart à la hausse

À l’échelle mondiale, l’actif total détenu par les régimes de retraite a fait un bond de 15 % en 2019, pour atteindre 46,7 billions de dollars américains. À titre comparatif, 2018 avait été marqué par un recul de 3,3 % de cet actif.

Les États-Unis demeurent le plus grand marché en matière de régimes de retraite dans le monde, avec 62 % de l’actif mondial. Ils sont suivis du Royaume-Uni (7,4 %) et du Japon (7,2 %).

C’est toutefois l’Australie qui demeure le leader mondial des régimes CD, alors que 86 % de l’actif total de retraite du pays est détenu par de tels régimes. À l’opposé, les régimes PD dominent encore largement au Japon (95 %), au Canada (94 %), aux Pays-Bas (94 %) et au Royaume-Uni (82 %).

Dans les sept pays analysés par l’étude de Willis Towers Watson, l’actif total des régimes de retraite représente en moyenne 68,8 % de leur PIB. Ce sont les Pays-Bas qui affichent le ratio le plus élevé (187 %), suivis de l’Australie (151 %) et de la Suisse (146 %).