La chute des rendements obligataires continue d’affaiblir la santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées, et ce n’est probablement pas les rendements boursiers des prochains mois qui viendront les sauver.

Cela dit, le niveau de solvabilité médian des régimes de retraite canadiens demeurent élevés : 98,6 % à la fin du troisième trimestre de 2019, comparativement à 99,3 % à la même date l’année dernière. Plus de la moitié (52 %) des régimes affichaient un déficit de solvabilité́ au 30 septembre 2019, soit une hausse de 0,2 point de pourcentage depuis la fin du deuxième trimestre.

« Les rendements obligataires ont poursuivi leur chute au cours du troisième trimestre et les probabilités que les rendements boursiers en fassent autant deviennent de plus en plus évidentes, estime Erwan Pirou, directeur canadien, Solutions de consultation active en gestion déléguées en placement à Aon. L’incertitude économique semble s’être installée sur les marchés financiers, ce qui signifie que nous ne prévoyons pas de remontée durable des rendements bientôt. Cela augmente le passif des régimes au moment même où les perspectives de rendement des actions semblent nébuleuses. »

Pour se prémunir contre les faibles rendements attendus, les caisses de retraite se tournent de plus en plus vers les placements non traditionnels et les stratégies de couverture de risques.

« La forte solvabilité des dernières années a offert aux régimes de retraite canadiens une conjoncture très favorable pour adopter une stratégie axée sur l’objectif ultime, mais cette conjoncture semble tirer à sa fin », ajoute Claude Lockheed, associé exécutif, Solutions pour la retraite à Aon.

RENDEMENT POSITIF, QUOIQUE FAIBLE

Dans une conjoncture économique incertaine, les régimes de retraite canadiens ont réussi a dégagé un rendement positif, mais faible, de 2,16 % au troisième trimestre. Ils avaient fait légèrement mieux au trimestre précédent (2,7 %).

En dollars canadiens, la plupart des indices boursiers ont obtenu des rendements positifs, ceux de l’indice composé S&P/TSX des actions canadiennes (+ 3,1 %) occupant le premier rang, suivi de l’indice S&P 500 des actions américaines (+ 3,6 %), de l’indice MSCI Monde des actions mondiales (+ 2,3 %) et de l’indice MSCI EAEO des actions internationales (+ 0,3 %). Entretemps, l’indice MSCI Marchés en émergence a perdu 2,3 %.

Comme ils l’ont fait au cours des deux trimestres précédents, les rendements obligataires canadiens ont chuté au troisième trimestre, le rendement des obligations du Canada à 10 ans ayant diminué de huit points de base et le rendement des obligations du Canada à long terme ayant chuté de 11 points de base.

Les rendements des actifs réels ont pour leur part bondi alors que les investisseurs étaient à l’affût de la diversification au moyen d’une forte exposition aux actions. Le secteur de l’immobilier mondial a gagné 5,6 % en dollars canadiens, alors que celui des infrastructures mondiales augmentait de 4,4 %.