Près des trois quarts des Québécois n’auront pas une retraite décente si le gouvernement n’améliore pas le régime public.

C’est l’affirmation d’une nouvelle étude sur les régimes de retraite québécois et canadiens publiée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).

À peine 27 % des Québécois auront une retraite décente si le gouvernement n’agit pas.

L’étude Systèmes de retraite au Canada et au Québec : constats et solutions prévient que les régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) « ne constituent pas une solution adéquate ».

Les auteurs ont étudié l’exemple néo-zélandais pour arriver à cette conclusion.

« Les Néo-Zélandais ont instauré un système un peu plus complet que celui mis de l’avant par Québec, mais ils n’arrivent même pas à atteindre des seuils de revenus adéquats pour les gens ayant fait le revenu moyen toute leur vie, sans même parler de ceux et celles qui ont fait un peu plus, a affirmé Mathieu St-Onge, un des auteurs de l’étude. Adopter le RVER pourrait avoir des conséquences socio-économiques néfastes : non seulement les retraités auraient moins de moyens pour subvenir à leurs besoins, mais en plus cette diminution de la consommation pourrait affecter l’économie qui est portée par la consommation des ménages. »

Bonifier le RRQ

Les auteurs préconisent une augmentation du Régime des rentes du Québec pour améliorer le taux de couverture et le taux de replacement.

« Cela permettrait aussi de stabiliser certains régimes qui ne vont pas bien, autant dans le privé que dans le public. Pour obtenir des prestations plus généreuses, les taux de cotisation n’auraient pas à augmenter de façon très importante et cela diminuerait le fardeau de risques qui pèse en ce moment sur certains employeurs », a ajouté Eve-Lyne Couturier, chercheure à l’IRIS.

Créer de nouveaux régimes PD

L’étude affirme que, contrairement à ce qu’on entend dans les médias, les régimes les plus importants à prestations déterminées « vont plutôt bien ».

En effet, le Québec devrait favoriser la création de nouveaux régimes PD, plutôt que des régimes à cotisation déterminée, a renchéri M. St-Onge.

« La pire idée est de fermer les régimes à prestations déterminées comme ça c’est fait dans le privé. Avec ce genre de stratégie, on érode complètement notre système de retraite qui est fondé sur une mixité de programmes, dont les régimes complémentaires.

« Il faut bien sûr négocier des deux côtés des ajustements aux régimes : pour certains régimes ça voudra dire de rééquilibrer les parts de cotisations, pour d’autres, il faudra s’assurer de sécuriser davantage les actifs en créant des fonds de réserve afin de ne pas répéter l’erreur des congés de cotisation. »