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La plupart des employeurs s’attendent à ce que la pandémie de COVID-19 engendre une augmentation des demandes d’assurance invalidité de courte durée, mais ils doivent également se préparer à une hausse des réclamations de longue durée une fois la crise terminée.

Pour les invalidités de courte durée, le constat s’explique facilement : des employés atteints du coronavirus doivent s’absenter du travail le temps de guérir. L’effet est cependant plus indirect lorsqu’il est question des invalidités de longue durée.

Plus de 2,13 millions de Canadiens ont déjà rempli une demande d’assurance-emploi au cours des deux dernières semaines, ce qui aura un impact majeur sur les employés toujours en poste.

« Il y a tellement de licenciements et de réduction des effectifs en ce moment que les personnes qui ont encore un emploi sont heureuses de l’occuper, mais elles assument toute cette charge de travail supplémentaire, a indiqué à Benefits Canada Lianne Clarke, chef de pratique et vice-présidente des solutions de bien-être et d’invalidité chez Cowan Insurance Group. Historiquement, lorsque cela se produit, les travailleurs se sentent épuisés une fois que tout se stabilise. On observe alors des répercussions sur les demandes d’invalidité de longue durée, notamment en raison du haut niveau de stress. »

Si les réclamations liées aux troubles de santé mentale risquent d’être les plus nombreuses, les promoteurs de régime pourraient aussi constater une hausse des demandes liées aux troubles musculo-squelettiques. En effet, les employés qui n’ont pas l’habitude de travailler de la maison et qui ne disposent pas d’un poste de travail ergonomique pourraient être confrontés à l’apparition de problèmes au cou, au dos, aux épaules ou aux bras.

Selon Lianne Clarke, les tendances de réclamations en assurance invalidité pourraient suivre une courbe similaire à celle observée au lendemain de la crise financière de 2008.

Pour atténuer les potentiels effets de la crise sur leur régime, les promoteurs doivent soutenir leurs employés autant sur les aspects psychologiques que ergonomiques. Cela doit concerner autant les employés toujours en poste que ceux qui ont été mis à pied temporairement.

« Restez en contact avec eux pour les rassurer, souligne Mme Clarke. Assurez-vous qu’ils s’occupent de leur santé pendant leur congé, car ce que nous ne voulons pas, c’est de rappeler des gens licenciés qui sont devenus invalides au cours de leur mise à pied temporaire. »

L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) indique pour sa part qu’il est encore trop tôt pour déterminer les effets potentiels de la COVID-19 sur le nombre de réclamations d’assurance invalidité.