Un éventuel régime national d’assurance médicaments devrait être volontaire et financé en majorité par Ottawa, se sont entendus les premiers ministres provinciaux rassemblés la semaine dernière au Nouveau-Brunswick dans le cadre du Conseil de la fédération.

Le financement d’un futur régime d’assurance médicaments pancanadien a en effet été au cœur des discussions de ce rendez-vous annuel, souligne Radio-Canada.

Les provinces jugent qu’elles n’ont pas à se partager les coûts d’un tel programme entre elles. Elles s’attendent plutôt à recevoir une aide substantielle du gouvernement fédéral, voire un financement total.

« Ce que nous voulons, c’est un programme financé par le fédéral, un programme durable. Il y a place à ce que le gouvernement soit plus impliqué dans les soins de santé », a déclaré le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball.

Un régime volontaire

En outre, les premiers ministres provinciaux demandent à Ottawa que la participation au régime national d’assurance médicaments se fasse sur une base volontaire. Ainsi, les provinces et territoires qui le souhaitent pourraient conserver leur propre programme tout en obtenant une compensation financière.

Le Québec a d’ailleurs déjà indiqué vouloir garder le contrôle sur son régime public existant.

« En ce qui concerne le Québec, nous examinons quel modèle pourrait être le plus approprié. Nous sommes sensibles au modèle qu’ils ont créé et qui, de plusieurs façons, dessert bien les Québécois », a commenté Eric Hoskins, président du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments.

À l’heure actuelle, les Canadiens ne bénéficient pas d’une couverture uniforme en matière de médicaments. D’une province à l’autre, les modalités des régimes publics et leur harmonisation avec les régimes privés peuvent varier énormément.

Selon M. Hoskins, le Canada se classe au troisième rang des pays dans le monde où le montant d’argent dépensé en médicament par habitant est le plus élevé, derrière la Suisse et les États-Unis. « Nous avons la possibilité, par l’intermédiaire d’un régime national d’assurance médicaments, de réduire le coût total et de réinvestir la différence dans l’accès aux médicaments pour tous les Canadiens », plaide-t-il.

Les consultations sont ouvertes

En marge des discussions menées au Conseil de la fédération, le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime d’assurance médicaments national a lancé ses consultations pour obtenir l’avis des citoyens et des intervenants concernés.

Les Canadiens peuvent ainsi faire part de leurs points de vue au sujet d’un régime d’assurance médicaments national au moyen d’un questionnaire en ligne ou en fournissant une soumission écrite au Conseil. Ils peuvent aussi participer à la discussion grâce à un forum de discussion en ligne. Les consultations en ligne prendront fin le 28 septembre prochain.

Le Conseil assure que la rétroaction obtenue contribuera à façonner le rapport qu’il remettra au gouvernement fédéral au printemps 2019. Ce rapport fournira au gouvernement des recommandations au sujet du régime d’assurance médicaments national et un plan pour aller de l’avant.