Le diabète est une maladie fréquente, en croissance et coûteuse. Dre Sylvie Bertrand, endocrinologue à la Clinique médicale Angus de Montréal, a profité de sa présentation virtuelle du 19 octobre dernier, au Rendez-vous des promoteurs, pour présenter des outils de soutien virtuel permettant de minimiser les risques associés à cette maladie.
« Environ le tiers de la population canadienne est diabétique ou en voie de le devenir », a indiqué la Dre Bertrand. Elle est parmi les maladies chroniques les plus coûteuses en milieu de travail, « parce qu’il y a beaucoup d’absentéisme et de présentéisme liés à la perte de contrôle, l’hypoglycémie nocturne, l’hypoglycémie pendant la journée et les difficultés à se concentrer », souligne l’endocrinologue.
La prise en charge du diabète permet de limiter les coûts et les complications. Toutefois, celle-ci repose à 99,9 % sur la gestion autonome. Les nouvelles technologies peuvent néanmoins développer l’autonomie des personnes diabétiques et favoriser leur intégration dans les milieux de travail.
Gestion du diabète à distance
Sylvie Bertrand a constaté les bénéfices de la télémédecine dans la prise en charge du diabète. « Le monitorage en continu du glucose permet d’optimiser la maîtrise glycémique, mentionne-t-elle. Des capteurs (glucomètres) peuvent donner une vision rétrospective, ponctuelle et prédictive. Ils sont munis d’un algorithme qui permet au patient de savoir où devrait être sa glycémie dans une heure en fonction de ce qu’il va faire. »
Certains glucomètres sont munis d’alarmes pour prévenir en cas de glycémie élevée. « Une étude présentée en 2020 a démontré que l’un de ses appareils, sans alarme, a réussi à réduire l’hémoglobine glyquée de façon significative, c’est-à-dire entre 0,5 % et 1 % chez les patients qui l’ont utilisé, mentionne la Dre Bertrand. C’est assez impressionnant pour un appareil de contrôle! »
En clinique virtuelle, ces outils permettent aux médecins d’assurer un meilleur suivi. « On a des rapports de profil de glucose ambulatoire qui nous permettent d’envoyer des courriels pour ajuster le traitement », explique l’endocrinologue.
Bien sûr, la clé des soins du diabète à distance réside dans l’engagement des patients. « Il faut qu’ils sachent interpréter leur lecture de glucose en fonction de leurs activités, de leur alimentation et des autres maladies intercurrentes », précise Dre Bertrand.