Au Canada, les troubles de santé mentale représente 70 % des coûts d’assurance invalidité, et la situation risque d’empirer avec la pandémie. Dans ce contexte, entreprises et assureurs doivent faire un effort concerté pour innover afin de prévenir et traiter ces problèmes de santé.

« Malgré l’existence d’une norme canadienne, plusieurs entreprises n’ont pas de stratégie en santé mentale, a déclaré Daniel Dufour, chef de produits, prévention et gestion des invalidités à Desjardins Assurances, lors d’une conférence dans le cadre du Rendez-vous des promoteurs, le 19 octobre dernier. Et quand les entreprises proposent des services, environ les deux tiers des employés ne les utilisent pas. Il faut donc mettre des efforts pour qu’ils utilisent les services disponibles. »

L’aide des nouvelles technologies

Des plateformes d’intelligence artificielle intégrées à des programmes d’aide aux employés, comme Epsylio, permettent de rejoindre des personnes qui n’osent pas franchir la barrière humaine pour demander de l’aide. « On commence à voir ce type d’application dans des cégeps pour aider des étudiants dans leur parcours scolaire, mais aussi en santé psychologique, mentionne Daniel Dufour. Les personnes peuvent demander de l’aide sous forme de clavardage. »

Les soins à distance subissent une révolution que les employeurs et les assureurs devront saisir, croit Daniel Dufour. « Le taux de Canadiens prêts à utiliser la téléconsultation en santé mentale est passé de 40 % avant la pandémie à 62 %, souligne-t-il. De plus, 80 % des gens qui utilisent les services d’une thérapie cognitivo-comportementale en ligne notent une diminution de leurs symptômes. Une étude menée par RGA a même indiqué que ces services peuvent diminuer de deux à cinq mois les périodes d’invalidité. »

La santé mentale fait aussi sa place parmi les applications mobiles. « Sur 300 000 applications dédiées à la santé, seulement 10 000 sont consacrées à la santé mentale, mais 50 % des utilisateurs d’applications mobiles en ont déjà téléchargé une », indique Daniel Dufour. Ces applications aident les gens à mieux dormir, à mieux respirer, à faire de la méditation, à détecter l’anxiété ou à prendre adéquatement leurs antidépresseurs. « Elles n’améliorent pas nécessairement la santé mentale, mais certaines innovations sont intéressantes, note Daniel Dufour. C’est notre rôle, en tant qu’assureur, de tester ces nouvelles technologies et de les intégrer dans un système cohérent de gestion de la santé. »