Environ 2,5 % de la population risque d’être atteints d’alopécie areata au cours de sa vie, mais la progression de la maladie peut être imprévisible et causer beaucoup de stress aux patients, a expliqué la Dre Lyn Guenther, professeure de dermatologie à l’Université Western, lors d’un webinaire organisé par Avantages et commandité par Pfizer.

L’alopécie areata est bien plus qu’un problème cosmétique, c’est plutôt une maladie auto-immune imprévisible qui a des répercussions négatives et profondes sur la santé émotionnelle, sociale et mentale, a-t-elle expliqué.

Dans 5 % des cas, les patients perdront soudainement tous leurs cheveux ou leurs poils à un certain stade de l’évolution de la maladie. Environ 33 % des patients développent une forme chronique d’alopécie areata. Sans traitement systémique, plus de la moitié d’entre eux doivent vivre avec des plaques qui vont et viennent, précise Mme Guenther. « Ils ont tendance à être extrêmement stressés, car ils ne savent jamais quand une nouvelle plaque va apparaître, et ils ont parfois beaucoup de mal à dissimuler ces plaques. »

Parmi les patients restants, 30 % développeront une alopécie totalis, c’est-à-dire une perte complète des cheveux du cuir chevelu, alors que 15 % développeront une alopécie universalis, qui se traduit par une perte de tous les cheveux et poils du corps.

« Il existe différents degrés de perte de cheveux, poursuit Mme Guenther. Certaines personnes peuvent n’avoir qu’une petite plaque et d’autres peuvent perdre tous leurs cheveux ». La calvitie peut se manifester à différents endroits, comme un bandeau autour de la tête, la ligne frontale des cheveux, les cils ou les sourcils. La barbe est très couramment touchée chez les hommes. Des changements aux ongles sont également fréquents et peuvent devenir douloureux.

Les personnes sans cheveux sont très sensibles au froid, à la chaleur et aux coups de soleil. « La perte des sourcils et des cils n’est pas seulement un problème cosmétique. Ceux-ci empêchent la saleté, la sueur et l’eau d’entrer dans les yeux », souligne Lyn Guenther, et les poils dans le nez peuvent aider à piéger des éléments indésirables. Par conséquent, beaucoup de gens qui n’ont pas de cheveux ont le nez qui coule et éternuent fréquemment.

Les effets psychosociaux de la perte de cheveux peuvent également être dévastateurs, note Mme Guenther. Une enquête a révélé que les gens comparaient la perte de cheveux à un deuil ou à la perte d’un membre. « Beaucoup de ces patients ne se sentent pas à la hauteur, ils ne se sentent plus attirants et manquent d’estime de soi et de confiance. »

Les recherches ont montré que 85 % des personnes touchées estiment que faire face à l’alopécie areata est un défi quotidien. De plus, 62 % ont déclaré que leurs études, leur carrière ou leurs relations avaient changé depuis l’apparition de la maladie, et 31 % ont même mis fin à une relation à cause de l’alopécie areata. En outre, 51 % ont manqué des cours et 45 % se sont absentés du travail en raison de leur maladie.

Il n’existe actuellement aucune directive thérapeutique ni aucun traitement approuvé pour l’alopécie areata, soutient Mme Guenther, de sorte que les dermatologues prescrivent souvent des traitements non homologués avec un succès limité. Il existe un besoin non satisfait de traitements sûrs et efficaces. Heureusement, des médicaments prometteurs sont en cours de développement, affirme-t-elle.

Mme Guenther encourage les promoteurs de régimes à soutenir les employés atteints d’alopécie areata en s’attaquant à l’intimidation et aux taquineries en milieu de travail, et en reconnaissant que certaines personnes peuvent choisir de porter une perruque ou un chapeau pour dissimuler leur alopécie. Elle leur recommande en outre de s’assurer que leur régime d’avantages sociaux couvre les médicaments et les perruques nécessaires.

Les perruques peuvent être coûteuses, et certains patients ne peuvent pas se les offrir, précise-t-elle. « Les perruques donnent aux patients beaucoup plus de confiance en eux sur le lieu de travail, et je pense que vous obtiendrez une meilleure productivité de la part de ces employés. Les coûts de la perruque s’amortiront plusieurs fois. »