Les troubles musculo-squelettiques (TMS) affectent un large pan de la population active québécoise, révèle une enquête de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Et les métiers très exigeants physiquement ne sont pas les seuls touchés.
Près d’un million de personnes en emploi au Québec souffrent de TMS d’origine non traumatique liés au travail, soit un travailleur sur quatre dans la province. Dans le cadre de cette enquête, l’INSPQ a exclu les TMS dus à des traumatismes accidentels.
Certaines catégories de la population sont toutefois davantage susceptibles de souffrir de tels problèmes de santé. Près du tiers des femmes (31 %) ont par exemple rapporté vivre avec des TMS, comparativement à 20 % des hommes.
Peu importe le sexe, les travailleurs les plus touchés par les TMS sont ceux qui appartiennent aux catégories professionnelles « ouvriers qualifiés » et « personnels et ouvrier non qualifiés et manœuvres ». Les travailleurs de 45 ans et plus, de même que les travailleurs qui se perçoivent financièrement pauvres, sont également plus à risque.
La détresse psychologique en cause
L’étude met en évidence une association très forte entre les TMS d’origine non traumatique liés au travail et l’exposition à un niveau élevé de contraintes physiques du travail, par exemple la manutention de charges, les gestes répétitifs et les postures contraignantes.
Les contraintes physiques ne sont cependant pas toujours les responsables. Les résultats démontrent que les personnes exposées aux contraintes organisationnelles et psychosociales du travail telles que des exigences psychologiques élevées (charge de travail élevée), une faible reconnaissance au travail ou le harcèlement psychologique ont une probabilité plus élevée de souffrir de TMS d’origine non traumatique liés au travail. Bref, les troubles musculo-squelettiques sont fortement associés à la détresse psychologique liée au travail.
Logiquement, la probabilité de souffrir de tels TMS est encore plus importante lorsqu’une personne est exposée à la fois à des contraintes physiques et des exigences psychologiques élevées.
Ces résultats sont tirés de l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2014-2015 enrichie de nouveaux indicateurs liés à la santé au travail.