Le ­Syndicat des professeurs et professeures de l’Université ­Laval fait face aux mêmes défis que la plupart des promoteurs de régimes d’avantages sociaux au pays, le principal étant le contrôle des coûts de l’assurance médicaments.

« ­De 2002 à l’an dernier, nous avions une augmentation de 1 à 2 % des coûts des médicaments par année, révèle ­Marc Desgagné, président du comité sur les assurances collectives du syndicat. L’an dernier, ce coût a augmenté de plus de 25 %, essentiellement à cause de nouveaux médicaments contre le cancer. Ce sont donc moins de dix patients qui ont occasionné des coûts additionnels de plus de 250 000 $. Nous allons suivre cela de très près. »

Marc ­Desgagné note aussi que certains médicaments peuvent engendrer une hausse des coûts en raison de leur volume. « ­Par exemple, un nouveau médicament pour traiter la migraine va arriver sur le marché. Dans notre régime, 64 personnes prennent des médicaments pour la migraine et nous remboursons actuellement 570 $ par personne par année. Cependant, le nouveau médicament coûtera 6 900 $ par patient par année. Donc, si les 64 personnes changent pour ce médicament, nous allons nous retrouver avec des frais supplémentaires de 400 000 $ ! »

Parmi les mesures envisagées pour contrôler les coûts, ­Marc ­Desgagné explique que le régime d’assurance médicaments des professeurs adoptera la même politique que la ­RAMQ concernant les médicaments biosimilaires à partir d’avril 2022. « ­Le défi sera d’accompagner les patients et de les prévenir suffisamment à l’avance pour qu’ils soient à l’aise avec la transition, indique M. Desgagné. Nous avons donc besoin d’un bon plan de communication et d’accompagnement pour les patients qui seront touchés par cette nouvelle politique. »

Le passage à la couverture de la ­RAMQ pour les professeurs de plus de 65 ans et leurs personnes à charge a également permis de réaliser des économies, tout comme la substitution générique obligatoire. Par contre, les démarches entreprises pour inciter les personnes qui prennent des médicaments pour des maladies chroniques à renouveler leurs ordonnances aux trois mois plutôt que sur une base mensuelle n’ont pas eu d’incidence. « ­Nous allons nous diriger vers des communications ciblant les personnes concernées avec l’aide de l’assureur », commente ­Marc Desgagné.

Le plus grand défi, pour les années à venir, sera toutefois de réduire le déficit structurel, qui s’élève actuellement à 400 000 $ sur environ 6 millions de dollars de frais de santé remboursés par année. « ­Il faut vraiment essayer d’avoir des assureurs qui nous écoutent et qui soient capables de nous fournir des outils de contrôle. »