L’obésité est une maladie chronique qu’il faut prendre en main puisqu’elle atteint trois fois plus de ­Canadiens depuis 1985 et que sa prévalence continue d’augmenter. « ­Parmi les risques associés à l’obésité, on note de cinq à huit fois plus de risques de souffrir de diabète de type 2, de deux à trois fois plus de risques d’avoir des maladies cardiaques et cinq fois plus de risques de faire une dépression grave », indique ­Stéphanie ­Ipavec-Levasseur, directrice de produit en assurance santé chez ­Desjardins ­Assurances.

Outre les coûts directs, qui s’élèveraient à 9 milliards de dollars en 2021 selon ­Obésité ­Canada, et les coûts indirects tels que le présentéisme et l’absentéisme, on observe un coût plus personnel, qui comprend des stéréotypes négatifs, des probabilités d’embauche plus faibles, des salaires moindres et des promotions plus rares. « ­Il existe une stigmatisation face à l’obésité, note Mme ­Ipavec-Levasseur. Certaines personnes vont se sentir dépréciées par leurs collègues. »

Elle recommande cinq mesures à prendre pour favoriser un milieu de travail particulièrement sain et positif :

1- ­Faire connaître ses attentes en matière de civilité et de respect pour communiquer de façon proactive et pour exprimer combien la santé mentale est importante.

2- Éduquer et former l’équipe. « ­Chaque employé doit connaître les politiques et les procédures concernant le harcèlement et la violence, mentionne ­Stéphanie ­Ipavec-Levasseur. L’équipe devrait savoir comment prévenir les gestes négatifs et comment les signaler. »

3- ­Prévoir un endroit sûr pour discuter de façon confidentielle, avec des meubles ergonomiques pour les personnes atteintes d’obésité.

4- Surveiller de près les signes de stigmatisation sociale et de déclin de la santé mentale. « ­Est-ce que les employés sont traités de façon égalitaire ? ­Est-ce que les employés et les gestionnaires sont formés pour reconnaître les signes ­avant-coureurs de problèmes de santé mentale ? ­Un programme ponctuel peut aider à le faire. »

5- ­Encourager les employés à recourir aux ressources disponibles en santé. « ­Il faut s’assurer qu’ils connaissent les ressources qui leur sont offertes et qu’il n’y ait pas de barrière à aller chercher de l’aide, ­ajoute-t-elle. ­Est-ce que la stigmatisation ou la peur empêche une personne d’aller chercher des outils qui pourraient l’aider ? Est-ce qu’il y a une barrière financière, de déplacement ou de temps ? »

« ­Il est important de s’informer, de faire preuve d’empathie et d’écoute pour venir en aide aux personnes atteintes d’obésité », conclut ­Stéphanie ­Ipavec-Levasseur.