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La santé n’est pas en tête de la liste des priorités de près de 4 Québécois sur 10 (38 %), et, dans certains cas, elle n’y figure tout simplement pas, selon les résultats de l’indice de mieux-être des Canadiens Sun Life. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les mots présomptueux et débordés ressortent de l’étude sur le mieux-être de la Sun Life.

Que veut-on dire par présomptueux et débordés?
Après analyse des données recueillies, l’étude a pu établir des comportements types, ou profils de santé, en fonction du niveau de santé des répondants et de leur attitude à l’égard d’un mode de vie sain. Un certain nombre de tendances se sont dégagées de l’étude, occasionnant de sérieuses préoccupations sur le plan de la santé.

Les répondants classés dans la catégorie des débordés étaient moins disposés que les autres à suivre un mode de vie sain, à créer un plan de mise en santé et à le maintenir, et à faire tout leur possible pour améliorer leur santé au maximum. En période de stress, ces personnes ont affirmé avoir tendance à adopter de mauvaises habitudes, comme privilégier la restauration rapide ou les mets pour emporter, sauter un repas, réduire leurs heures de sommeil ou mettre de côté leurs activités physiques.

À l’opposé, la catégorie des présomptueux regroupe des personnes affichant un comportement moyen sur le plan de la santé, mais qui perçoivent leur santé comme étant supérieure à la moyenne. Ce qui nous préoccupe, toutefois, c’est que même la moyenne n’est pas un résultat optimal, puisque la plupart des Québécois (64 %) ont déclaré avoir au moins trois mauvaises habitudes de santé. Comme ils pensent être en santé, les présomptueux ne prennent pas les mesures nécessaires pour demeurer en santé.

«Un grand nombre de Québécois accordent beaucoup d’importance à leurs objectifs personnels et professionnels, mettant de côté la gestion de leur santé, ou la négligeant tout simplement», a affirmé Isabelle Hudon, présidente, Financière Sun Life, Québec. «Il est donc important que nous trouvions des solutions afin de remettre nos priorités à leur place.»

Pour Mme Hudon, les résultats de cette étude sont inquiétants, puisque les mauvaises habitudes de vie entraînent manifestement des risques pour la santé qui ont des incidences sur chacun d’entre nous – en tant que personnes et familles, employés ou employeurs, et en tant que contribuables.

Profils de santé
Selon les résultats de l’indice de mieux-être des Canadiens Sun Life, les Québécois se répartissent en cinq grands profils de santé qui reflètent leurs comportements et leur perception en ce qui a trait à leur santé : présomptueux, débordé, champion santé, résilient et intimidé.

Présomptueux – 23 %
Les présomptueux considèrent que leur état de santé est très bon et ne se préoccupent pas de leur santé future. Toutefois, leurs comportements et leur motivation ne correspondent pas nécessairement à leur vision optimiste. Ils risquent de négliger de prendre les habitudes saines qui leur permettraient de demeurer en santé au fil du temps.

Débordé – 15 %
Pour nombre de personnes de ce groupe, l’adoption de comportements sains se trouve à la toute fin d’une longue liste de priorités, notamment les obligations professionnelles et familiales. Les principaux obstacles invoqués pour expliquer pourquoi il est difficile d’acquérir des habitudes plus saines sont le manque de connaissances, de temps et d’argent.

Champion santé – 23 %
Les champions santé accordent une grande importance au maintien d’un style de vie sain. Ils assument l’entière responsabilité de leur santé et font le nécessaire pour adopter les comportements appropriés. Il est important de noter que les champions santé affirment ne pas «faire cavalier seul» : ils signalent qu’ils peuvent compter sur du soutien pour réussir à avoir un style de vie sain.

Résilient – 22 %

Les résilients considèrent qu’il est important d’avoir un style de vie sain et se montrent motivés à adopter des comportements sains. Toutefois, en raison d’un état de santé préexistant, il leur est difficile de mener le style de vie sain qu’ils souhaitent. Même s’ils semblent vouloir prendre les mesures adéquates, ils ont de la difficulté à le faire en raison de leur état de santé actuel.

Intimidé – 16 %
Les comportements déclarés par le groupe des intimidés indiquent qu’ils sont en moins bonne santé que la moyenne, mais la différence est minime. Cependant, ils ont une perception de leur état de santé beaucoup plus négative. Ils ont le sentiment que leur santé ne repose pas uniquement sur eux, mais également sur du soutien externe. Les personnes appartenant à ce groupe aimeraient avoir du soutien, mais elles ne font pas toujours le nécessaire pour demander de l’aide.

Pour Isabelle Hudon, la difficulté consiste à trouver le soutien et les messages appropriés, tant pour les initiatives personnelles que pour les programmes en milieu de travail, afin d’amener les Québécois à adopter des comportements sains.

Qu’est-ce que cela signifie pour les employeurs?
Comme les plus grands obstacles, pour bon nombre de Québécois, sont le temps, l’argent et la motivation, les employeurs sont très bien placés pour aider. Des solutions en matière de santé au travail peuvent encourager les employés à changer leurs habitudes grâce à de l’information ciblée, à un accès plus commode aux renseignements, à un environnement de travail positif et à des programmes parrainés par l’employeur.

De plus, en connaissant le profil global de son personnel, l’employeur peut offrir des programmes de santé et de mieux-être plus adaptés aux besoins des employés. Ces programmes sont bénéfiques autant pour les employés que pour les employeurs.

Les employeurs qui ont mis en place des programmes hautement efficaces de mieux-être au travail ont obtenu des résultats supérieurs, de plus de 55 %, à ceux de leurs concurrents, atteint un revenu moyen par employé plus élevé, et constaté une baisse des absences, des invalidités, du mouvement de personnel et des coûts médicaux annuels.