Le présentéisme est l’un des grands fléaux des milieux de travail modernes. Le problème, c’est qu’il est extrêmement difficile de le mesurer, et donc d’en déterminer les causes. Une récente étude française pourrait néanmoins apporter quelques réponses aux employeurs.

Les travaux réalisés par le Centre d’études de l’emploi et du travail montrent que le présentéisme est « un phénomène assez marqué en termes de qualité de vie au travail ». Ainsi, les employés qui sont soumis à une charge de travail élevée et de fortes contraintes de temps et de rythme sont beaucoup plus susceptibles de faire du présentéisme.

L’absence d’autonomie et de latitude décisionnelle pousse également les employés à se présenter au travail lorsqu’ils ne sont pas vraiment en état de travailler. Au contraire, les employés qui réalisent des tâches « jamais monotones », qui apprennent souvent des choses nouvelles et dont le travail est reconnu sont davantage à l’abri du présentéisme.

Les perspectives de promotion intéressante et la stabilité d’emploi sont également des facteurs positifs, tout comme le soutien des collègues et du gestionnaire, qui a pour effet de limiter la durée du présentéisme.

Lorsque ces conditions sont réunies, les travailleurs auront davantage tendance à tout simplement s’absenter lorsqu’ils sont malades, plutôt que de se présenter au travail et être inefficace.

« Ces résultats suggèrent que les employeurs devraient considérer comment limiter la charge de travail imposée aux salariés et leur concéder une véritable autonomie de décision dans l’organisation de leur travail au jour le jour », note les auteurs de l’étude.

Un sondage de Robert Half publié le mois dernier révélait que la vaste majorité des employés canadiens (89 %) se sont déjà rendus au travail alors qu’ils étaient malades.

Plus de la moitié (54 %) des répondants le font parce qu’ils jugent avoir trop de travail à accomplir, et 33 % ne veulent pas utiliser une journée de congé de maladie.