La proportion de travailleurs canadiens qui ressentent des symptômes d’épuisement professionnel a atteint un niveau « alarmant », selon un sondage de Recherche en santé mentale Canada et Canada Vie.

En effet, plus du tiers (35 %) des travailleurs au pays ressentent les effets de l’épuisement professionnel. Plusieurs facteurs ont été pris en compte pour déterminer le degré d’épuisement professionnel des répondants, notamment l’engagement, la reconnaissance, la charge de travail et la sécurité.

Le phénomène serait particulièrement répandu chez les employés qui se fixent des attentes élevées, qui reçoivent des demandes déraisonnables ou qui sentent que leurs efforts ne sont pas appréciés.

« Le nombre de Canadiens faisant état d’épuisement professionnel est alarmant, s’inquiète Mary Ann Baynton, directrice générale, stratégies et collaboration, à l’organisme Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale. Nous nous retrouvons encore une fois en période d’extrême incertitude, tandis que la pandémie nous fait vivre une nouvelle série de hauts et de bas. Les niveaux d’anxiété et d’épuisement atteignent de nouveaux sommets pour bon nombre d’entre nous. »

Elle rappelle que les symptômes de l’épuisement professionnel incluent généralement la fatigue, le cynisme, la négativité et une efficience réduite au travail.

Certains secteurs plus touchés

Si le niveau d’épuisement professionnel bat des records dans l’ensemble de la société, les risques sont exacerbés dans certains secteurs d’activités. Ainsi, dans le secteur de la santé, 53 % des employés disent souffrir d’épuisement professionnel. Chez les infirmières, ce taux atteint même 66 %, tandis qu’il est de 61 % chez les professionnels en santé mentale.

Les autres secteurs les plus touchés sont le transport (40 %), la finance, le droit et l’assurance (39 %), l’éducation et les soins aux enfants (38 %) ainsi que les premiers répondants (36 %).

L’étude fait également ressortir que peu de Canadiens estiment recevoir un niveau de soutien adéquat de leur employeur en matière de santé mentale ; seulement un tiers des répondants ont indiqué que leur compagnie s’engage à offrir un environnement de travail à faible niveau de stress.

« Le nombre élevé de répondants ayant signalé des lacunes en matière de soutien psychologique au travail est troublant, soutient Michael Cooper, vice-président à Recherche en santé mentale Canada. Dans le contexte de pandémie, il est plus important que jamais pour les employeurs de considérer de nouvelles approches en matière de leadership pour venir en aide aux employés le plus à risque de souffrir d’épuisement professionnel. S’ils ne le font pas, les répercussions peuvent être considérables. »