Les jeunes du secondaire sont plus nombreux à éprouver des problèmes de santé mentale qu’il y a six ans et les jeunes filles sont particulièrement touchées, selon de nouvelles données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) rendues publiques mercredi.

« La hausse qu’on remarque depuis 2010-2011, elle est autant chez les garçons que chez les filles, mais au global, la prévalence des troubles de santé mentale est plus importante chez les filles », a expliqué Michaël Berthelot, coordonnateur de programme d’enquête de santé publique à l’ISQ.

Dans son Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017, l’ISQ fait état d’un portrait plutôt sombre de la santé mentale chez les jeunes, qui sont plus nombreux à éprouver ces problèmes et à se médicamenter pour les soigner.

L’ISQ a fait ce constat après avoir fait remplir un questionnaire à quelque 62 000 jeunes, qui portait aussi sur la santé physique et les habitudes de vies.

Selon les chiffres de l’ISQ, le nombre d’élèves ayant un niveau élevé de détresse psychologique a grimpé de huit points de pourcentage, passant de 21 à 29 %.

Les troubles anxieux sont aussi plus répandus. En 2010-2011, ces problèmes touchaient 9 % des élèves du secondaire. Six ans plus tard, ils étaient 17 %.

Environ 20 % des élèves du secondaire disent avoir reçu un diagnostic du médecin pour un trouble anxieux, une dépression et un trouble alimentaire.

Et selon les données, les filles sont beaucoup plus affectées que les garçons par ces trois troubles. Selon l’ISQ, 22,9 % des filles ont dit avoir reçu un diagnostic de trouble anxieux, contre 11,8 % des garçons.

Par ailleurs, la proportion d’adolescents atteints de troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) a bondi de 13 à 23 %. Cette fois-ci, ce sont les garçons qui sont plus affectés; 27,4 % d’entre eux ont reçu un diagnostic du médecin, contre 18,4 % des filles.

Les médicaments plus répandus

Pour les problèmes de santé mentale en général, les élèves ont davantage recours aux médicaments pour se soigner, selon les données de l’ISQ.

« C’est très préoccupant, a indiqué Michaël Berthelot. Si les jeunes sont obligés de recourir davantage à des médicaments pour lutter contre leurs problèmes de santé mentale, c’est très préoccupant pour le réseau de la santé et en général, la santé des jeunes. »

En 2016-2017, presque 15 % des élèves prenaient des médicaments pour se concentrer ou se calmer, alors qu’ils étaient près de 8 % six ans plus tôt. Selon les plus récentes données, chez les garçons, 19 % consommaient ce genre de médicaments.

Les chiffres sont moins élevés pour la prise de médicaments visant à soigner l’anxiété et la dépression, mais on constate ici aussi une augmentation.

Si 2,6 % des jeunes étaient médicamentés pour ces troubles il y a six ans, ils étaient 3,6 % en 2016-2017, et pour les filles, ce chiffre grimpe à 4,2 %.

De bonnes habitudes, et de moins bonnes

Pour les autres indicateurs analysés dans le cadre de cette étude, l’ISQ fait état d’une « baisse significative » de la consommation de drogue, d’alcool et de cigarettes.

Les jeunes commencent à consommer de l’alcool plus tard, et boivent moins souvent et en quantité plus faible. Ils consomment aussi moins de drogue, et de cigarettes.

Cependant, leurs habitudes alimentaires semblent se dégrader. Les jeunes sont moins nombreux à consommer la quantité recommandée de fruits et de légumes ou de lait et substituts.

Le nombre d’élèves qui ne déjeunent pas avant d’aller à l’école a aussi augmenté depuis six ans.

Du côté de la santé physique, plusieurs indicateurs n’ont pas changé depuis six ans: environ trois jeunes sur quatre (72 %) se considèrent en excellente santé, et environ 21 % des élèves ont un surplus de poids.