Les organisations ne parviennent plus à répondre à l’épuisement professionnel de millions d’Américains, qui pointent désormais la responsabilité de leurs employeurs.

Les employeurs ne trouvent plus de solutions pour enrayer le départ de nombreux travailleurs. Certains expérimentent l’obligation de prendre des vacances ou de se déconnecter des outils numériques. Des organisations tentent de convaincre leurs employés de rester en offrant des semaines de quatre jours.

L’épuisement professionnel des employés a atteint un sommet avec le contexte pandémique. Prenant conscience d’être arrivés à leurs limites, certains veulent de meilleurs emplois, d’autres un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, d’autres encore réclament une rupture totale avec la routine. Beaucoup repensent leur relation avec leur travail, observe le Wall Street Journal.

Si la pandémie a accru ce phénomène, les derniers mois l’ont particulièrement accéléré. En septembre, plus des trois quarts des travailleurs américains ont cité le stress et l’épuisement professionnel comme de grands défis pour le bien-être au travail, contre 55 % six mois plus tôt, indique un sondage mené le Conference Board.

Le surmenage était déjà courant avant la pandémie. Avec le télétravail, la vie professionnelle a envahi la sphère privée. Entre février 2020 et février 2021, le temps passé dans les réunions d’équipe a plus que doublé, et il a continué d’augmenter, selon des données de Microsoft.

L’allongement de la journée de travail n’est pas la seule responsable. Plus encore, c’est le caractère ininterrompu des journées de travail, où l’employé passe d’une réunion en visioconférence au traitement d’un courriel, puis immédiatement après – ou pendant – à répondre sur la messagerie interne.

La différence principale avec la période de pré-pandémie est qu’aujourd’hui les employés sont convaincus que leurs employeurs ont un rôle à jouer pour soutenir leur santé mentale. Avant la pandémie, 60 % des employés pensaient que la santé mentale était quelque chose qu’ils devaient gérer sans l’aide de l’employeur, selon des sondages de l’assureur MetLife Inc. En juin dernier, ce sentiment s’était inversé: la majorité des travailleurs (62 %) croyaient finalement que leur employeur avait une responsabilité pour soutenir leur bien-être mental.

Il reste à savoir si les employeurs parviendront à trouver les actions concrètes qui permettront de préserver la santé mentale de leurs employés, et d’arrêter l’hémorragie de démissions.