Asthme et détresse psychologique peuvent former un cocktail explosif et coûteux, à la fois pour les employeurs et les employés.
En effet, une nouvelle recherche estime à 25 000 $ annuellement le coût de la perte de productivité d’une personne asthmatique lorsqu’elle présente aussi de la détresse psychologique. C’est le constat que tire Grégory Moullec, chercheur à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS du Nord-de-l’Île) et son équipe.
« Nous avons été surpris de constater l’ampleur des coûts associés à la comorbidité de la détresse psychologique chez les asthmatiques, déclare M. Moullec. Cela représente plus de 50 % en temps de travail perdu. À titre comparatif, lorsqu’un asthmatique ne montre pas de détresse psychologique et qu’il ne maîtrise pas encore bien sa maladie, sa perte de productivité est estimée à 290 $ par semaine. Ce même travailleur voit sa perte de productivité hebdomadaire grimper à 465 $ lorsqu’il présente de la détresse psychologique. L’écart est substantiel. »
À lire : Les travailleurs souffrent davantage de problèmes de santé mentale
D’autant plus que l’étude tend aussi à démontrer que les personnes asthmatiques sont beaucoup plus susceptibles de développer des troubles de santé mentale. Un tiers des personnes asthmatiques souffriraient de détresse psychologique, comparativement à 10 % chez la population en général.
Les coûts du présentéisme
M. Moullec soutient qu’il s’agit de la première étude où les coûts indirects de la détresse psychologique chez les asthmatiques ont été évalués, plus particulièrement ceux associés à la perte de productivité au travail dû au présentéisme.
« La recherche met en lumière le fardeau économique que représente l’association asthme et détresse psychologique, explique M. Moullec. Le coût du présentéisme est habituellement difficile à calculer. Avec notre étude populationnelle, on croit avoir réussi à construire un échantillon représentatif, avec des résultats généralisables à l’ensemble de la population canadienne. »
À lire : Les employés sont plus sensibles au présentéisme que les employeurs