Certaines des plus grandes banques, firmes d’ingénieurs et autres entreprises du Canada versent à leurs employés britanniques de la gent féminine des salaires substantiellement moindres qu’à leurs collègues masculins et leur accordent de moins grosses primes, selon un rapport sur l’écart salarial publié au Royaume-Uni.

La Banque Royale, la Banque Scotia et la Banque TD ont indiqué que le salaire horaire de leurs employées britanniques était inférieur d’entre 35 et 44 % à celui des hommes. En moyenne, les primes accordées aux femmes étaient inférieures d’entre 64 et 72 % à celles accordées à leurs collègues masculins.

Lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de la Royale, vendredi dernier, le chef de la direction de la banque, Dave McKay a indiqué aux journalistes que cet écart était grandement lié à la difficulté de nommer davantage de femmes à des postes principaux et dans les secteurs des marchés de capitaux, de la gestion de patrimoine et de courtage, où la rémunération est plus élevée.

À lire : Hausse des investissements en formation

« Nous devons en faire plus, et nous devons changer ces rôles, les rendre plus attrayants, pour attirer la diversité, parce que je crois que nous allons mieux performer avec le temps. »

Selon la loi britannique sur l’égalité, tous les employeurs britanniques comptant 250 employés ou plus doivent fournir des informations sur les salaires et primes accordés à leurs travailleurs, incluant des comparaisons basées sur le genre des employés.

BlueBay Asset Management, un gestionnaire de fonds londonien détenu par la Banque Royale, a ainsi dévoilé un écart de 19 % entre le salaire horaire des hommes et des femmes, ainsi qu’un écart de 56 % en ce qui a trait aux primes.

F&C Asset Management, détenue par la Banque de Montréal, a fait état d’un écart salarial de 34 % entre les hommes et les femmes, et de 82 % pour ce qui est des primes.

Du côté de la Banque Scotia, l’écart salarial est de 44 % et atteint 72 % au chapitre des primes. La banque explique cette situation par une répartition inégale de femmes dans ses activités et départements, et aux postes qui sont peu ou pas occupés par des femmes.

À lire : La fidélité est-elle chose du passé?

Les sociétés canadiennes avec les meilleures performances étaient Bombardier Transport et Cott Beverages.

Au sein de la division ferroviaire de Bombardier, l’écart du salaire horaire était de 2,8 %, mais les primes versées aux femmes étaient 14 pour cent plus élevées que celles accordées aux hommes.

Le directeur général Richard Hunter a noté que l’écart de l’entreprise était inférieur à la moyenne nationale. « Nous nous sommes engagés à ce que le travail chez Bombardier soit inclusif et accessible à tous, mais aujourd’hui certains groupes restent sous-représentés de façon importante, y compris les femmes _ un problème qui touche toute l’industrie du rail et de l’ingénierie », a-t-il expliqué dans un rapport.

Les firmes d’ingénieurs montréalaises WSP Global et SNC-Lavalin ont affiché d’importants écarts pour les salaires et les primes.

L’écart du salaire horaire de WSP est 25 %, tandis que les primes des femmes sont 55 % moins élevées. Chez SNC, l’écart salarial est de 38 % et celui des primes est de 67 %.

À lire : Disparités de traitement : employeurs et syndicats sont mécontents

Le chef de l’exploitation de SNC-Lavalin pour le Royaume-Uni et l’Europe, Philip Hoare, a indiqué que la plupart des firmes d’ingénieurs ou de construction affichaient de tels écarts parce que les hommes représentaient près de 75 % des effectifs. En outre, le ratio était de plus de quatre hommes pour une femme dans les postes de cadres.

Mais ce genre d’écart reste prévalent dans les entreprises où la majorité des employés sont des femmes.

Chez Lululemon Athletica UK, les femmes gagnent 21 % de moins que les hommes, un écart supérieur à la moyenne britannique, qui est de 17,4 %, tandis que les primes des femmes sont 59 % moins élevées.

La société de Vancouver, qui exploite 13 magasins en Angleterre et en Écosse, dit avoir atteint ce mois-ci la parité pour ce qui est de la rémunération totale. Cependant, l’écart salarial est faussé par la rémunération d’un dirigeant de sexe masculin avec des responsabilités mondiales.

Du côté de Selfridges Retail, un groupe de détaillants comprenant Holt Renfrew et détenu par Galen Weston, le personnel est composé à 60 % de femmes. L’écart entre les salaires est de 14 % et celui des primes est de 39 %. L’entreprise a noté qu’elle comptait plus d’hommes dans les postes de cadre de ses équipes de numérique et de technologies de l’information, qui font partie de ses plans de croissance.

Le brasseur Molson Coors Brewing a fait état d’un écart de 6 % pour les salaires et de 26 % pour les primes, tandis que le géant de l’alimentation McCain Foods (G.B.) a indiqué que son écart salarial était de neuf pour cent et celui des primes, de 72 %.

À lire : Des employés qui fixent eux-mêmes leur salaire