La subvention fédérale aux salaires ne se limitera pas aux PME. Lundi, le premier ministre Justin Trudeau a donné les détails de cette subvention de 75 % des salaires, annoncée vendredi, et le nombre d’employés ne sera pas un critère d’accès à cette mesure d’aide.

Une entreprise devra avoir perdu au moins 30 % de son revenu pour être admissible à la subvention. Ottawa subventionnera 75 % de la première tranche de 58 700 $ de chaque salaire. Le gouvernement fédéral pourrait ainsi assurer jusqu’à 847 $ par semaine, par employé.

« La subvention s’appliquera aux organismes à but non lucratif, aux organismes de bienfaisance, ainsi qu’aux entreprises de toute taille. Le but, c’est que les gens puissent continuer à recevoir un salaire, peu importe s’ils travaillent pour une entreprise qui emploie 10 ou 1000 personnes », a expliqué le premier ministre à sa sortie quotidienne, lundi avant-midi.

« On n’a pas changé d’avis. On a précisé les détails », selon la vice-première ministre Chrystia Freeland, à qui on a demandé d’expliquer pourquoi la mesure n’était plus réservée aux PME comme cela avait été annoncé vendredi. « L’impact économique du coronavirus ne distingue pas entre les grandes, les petites et les moyennes entreprises », a-t-elle souligné.

Le premier ministre, lui, a mis en garde ceux qui voudraient profiter d’un programme préparé dans l’urgence. « S’il y a des compagnies ou des individus qui prennent avantage de ce système, il va y avoir des conséquences sévères. On est dans un moment où les Canadiens doivent pouvoir se faire confiance », a-t-il insisté.

Puis, il a invité les entreprises qui en ont les moyens à payer les 25 % du salaire que la subvention fédérale ne couvre pas.

La mesure est rétroactive au 15 mars. Ottawa ne peut pas encore dire à quel moment l’argent sera versé aux entreprises. Le premier ministre conseille aux employeurs d’utiliser le crédit offert par son gouvernement pour continuer à verser les salaires en attendant la subvention.

« Je peux dire maintenant aux entrepreneurs, aux commerçants, aux propriétaires d’entreprise que cette aide s’en vient pour eux. Alors, réembauchez vos employés », a-t-il plaidé.

Ottawa veut ainsi assurer le maintien du lien d’emploi pour autant de Canadiens que possible.

Le premier ministre a toutefois souligné que c’est l’aide financière à ceux qui n’ont plus de revenu qui est la priorité de la machine gouvernementale, en ce moment. Il s’agit de la prestation canadienne d’urgence (PCU).

En attendant le portail en ligne

Le gouvernement fédéral recommande aux Canadiens qui ont l’intention de demander la PCU d’ouvrir tout de suite un dossier à l’Agence du revenu du Canada (ARC).

« Si vous prévoyez de demander la Prestation canadienne d’urgence, inscrivez-vous à Mon Dossier de l’ARC pour assurer le paiement le plus rapidement possible. Si vous n’êtes pas inscrit, vous pouvez le faire en ligne MAINTENANT », a écrit la ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, sur son compte Twitter, lundi matin.

Ottawa a promis un portail en ligne dès le 6 avril pour faire des demandes de PCU. Cette prestation garantit 2000 $ par mois, pendant quatre mois, à quiconque n’a plus de revenus en raison de la pandémie. Les autorités fédérales calculent que l’argent sera disponible dans les 10 jours qui suivront une demande. L’inscription à l’ARC devrait accélérer le processus.