Contraints au télétravail depuis plusieurs semaines, les employés de bureau canadiens sont nombreux à avoir constaté qu’ils peuvent faire leur travail à distance. Pour autant, ils ont certaines inquiétudes concernant ce mode de travail.

Un peu plus de la moitié (55 %) des quelque 500 professionnels interrogés dans le cadre d’un sondage de Robert Half affirment avoir trouvé un meilleur équilibre travail-famille au cours des dernières semaines grâce au télétravail. Une proportion importante des répondants (74 %) aimeraient d’ailleurs avoir recours au télétravail plus souvent lorsque les restrictions liées à la distanciation physique seront levées.

Cela dit, 59 % des travailleurs estiment qu’il sera plus difficile d’établir des relations solides avec des collègues si les équipes ne se trouvent pas dans le même immeuble aussi souvent.

Adieu, poignées de main?

D’ici quelques semaines, les employés qui font actuellement du télétravail à temps plein reprendront tranquillement le chemin du bureau, ce qui suscite certaines appréhensions. Ainsi, 46 % des répondants au sondage disent craindre de se trouver à proximité de leurs collègues, 56 % prévoient passer moins de temps dans les aires communes du bureau et 72 % disent qu’ils réévalueront la pertinence de serrer la main de leurs relations professionnelles.

Un proportion presque identique d’employés (73 %) prévoient aussi qu’ils organiseront moins de réunions en personne, et 69 % croient qu’un moins grand nombre d’activités sociales et de renforcement de l’esprit d’équipe avec leurs collègues ne se tiendront en personne.

Finalement, environ 60 % des répondants indiquent qu’ils réévalueront la pertinence de participer à des événements d’affaires en personne et de voyager pour affaires.

Les employés s’attendent aussi à ce que leur employeur s’adapte à la nouvelle réalité post-confinement. Ainsi, les répondants jugent que les organisations devraient permettre aux employés de travailler à domicile plus fréquemment (85 %), se doter de meilleures procédures de nettoyage (73 %), tenir moins de réunions et de séances de formation en personne (68 %), décaler les horaires de travail des employés (48 %), modifier l’aménager du bureau (40 %) et exiger le port du masque (26 %).

« Les gens ont eu l’occasion de réfléchir pendant cette période d’isolement et de nombreux travailleurs jettent maintenant un regard neuf sur leur vie professionnelle et leurs attentes globales relatives à leur carrière, explique David King, président de district principal de Robert Half. Les employeurs devraient profiter de cette période de transition pour réévaluer leurs priorités et intégrer des changements positifs, que ce soit au moyen d’aménagements de bureau plus novateurs, de normes en matière de santé ou d’options de travail flexibles, qui trouveront écho non seulement auprès du personnel actuel, mais également des futurs employés. »

Les doléances des employés seront vraisemblablement entendues par les entreprises, du moins en partie, révèle un autre sondage de Willis Towers Watson mené aux États-Unis.

Ainsi, 59 % des employeurs américains indiquent que leur politique de télétravail va demeurer en place après la pandémie, et 49 % ajoutent qu’il en sera de même pour les options de travail flexibles.