Plus du tiers (36 %) des organisations canadiennes ont gelé les salaires de leurs employés en 2020, selon l’Enquête sur les prévisions salariales de Morneau Shepell.

La prévision réalisée avant la pandémie indiquait que seuls 2 % des employeurs s’apprêtaient à geler les salaires de leurs travailleurs.

Et cette tendance risque bien de se prolonger en 2021, puisque 46 % des employeurs hésitent encore à augmenter ou à geler les salaires. 13 % ont déjà décidé de ne pas accorder d’augmentation en 2021.

En 2020, l’augmentation moyenne prévue des salaires de base à l’échelle nationale devrait se limiter à 1,6 %. C’est la première fois depuis 2008 – alors que la crise économique venait de frapper la planète – que la hausse annuelle est inférieure à 2 %.

En 2019, l’augmentation des salaires s’élevait à 2,4 %. Et en 2021, les employeurs s’attendent à rehausser légèrement la tendance avec une augmentation moyenne prévue de 1,9 %.

Des gels inégalement répartis

La moyenne cache une disparité de situations. Dans le domaine des arts, du divertissement et des loisirs, 42 % des organisations ont décidé le gel des salaires. Et ils sont 25 % dans le domaine des services éducatifs. Ces deux secteurs « qui dépendent largement des activités en personne, continuent de subir les contrecoups des restrictions de distanciation sociale liées à la pandémie », constate l’enquête menée par Morneau Shepell.

Certains secteurs se montrent plus favorables aux augmentations de salaires. C’est le cas des employeurs de l’immobilier, de la location et de la location à bail, où 58 % des employeurs n’envisagent pas de geler les salaires. Les employeurs du secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la chasse et de la pêche (56 %), et les employeurs de la finance et de l’assurance (51 %) se montrent eux aussi majoritairement ouverts aux augmentations salariales.

« Les résultats de cette année font partie des données les plus préoccupantes que nous avons connues depuis la création de cette enquête, qui remonte à 1982, commente Anand Parsan, vice-président, Services-conseils en rémunération chez Morneau Shepell. Les employeurs devraient revoir leur stratégie de rémunération globale et songer à ce qu’ils peuvent faire pour soutenir leurs effectifs dans une période comme celle-ci, y compris l’accès à de la formation dans le domaine financier, à des ressources et à du soutien sur le plan émotionnel, étant donné que le stress financier a une forte incidence sur le bien-être global, la résilience et le rendement de la main-d’œuvre. »