Les personnes âgées de 55 ans et plus viennent de dépasser le cap du million d’emplois au Québec.
En 2023, elles occupaient 1 000 500 emplois comparativement à 961 000 en 2022, révèle mardi l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans son Bilan annuel du marché du travail pour 2023.
Ces travailleurs âgés de 55 ans et plus occupent maintenant près d’un emploi sur quatre, soit 22,2 % de tous les emplois au Québec.
Si ces statistiques peuvent paraître impressionnantes, elles le sont encore plus quand on prend du recul. Ainsi, pour la période 2013-2023, la croissance de l’emploi a atteint 34,6 % chez ces personnes de 55 ans et plus, alors qu’elle n’était que de 6,5 % pour celles de 25 à 54 ans.
« Il y a fort à parier que ça va s’accroître encore un peu dans les prochaines années », a souligné en entrevue mardi Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l’ISQ.
« C’est vraiment l’effet du vieillissement, mais aussi le fait qu’il y a moins de jeunes entrant sur le marché du travail. Donc, ça vient gonfler le poids des 55 ans et plus », a expliqué M. Cloutier-Villeneuve.
D’autres facteurs peuvent jouer, comme le fait que l’on reste en bonne santé plus longtemps, donc que l’on travaille plus longtemps.
Il croit que le facteur des politiques publiques pour favoriser le maintien ou le retour au travail des salariés d’expérience a aussi une influence.
Et il note qu’il y a une certaine « obligation de devoir travailler plus longtemps » pour avoir accès à la retraite chez ceux qui n’ont pas des revenus suffisamment élevés.
Rémunération et inflation similaires
Par ailleurs, la rémunération moyenne des salariés au Québec a atteint 32,39 $ l’heure.
Et contrairement à ce qu’on entend souvent, « la rémunération horaire moyenne et l’inflation ont crû à un rythme similaire en 2023 », soit 4,6 % comparativement à 4,5 %, fait remarquer l’ISQ.
Même en prenant du recul, la constatation demeure : « au cours de la période 2013-2023, la rémunération horaire moyenne a augmenté de 39,3 %, alors que l’IPC a crû de 26,2 % », précise l’ISQ.
« Il y a eu avant la pandémie, quand même, des croissances salariales qui dépassaient l’inflation. Et elle était, somme toute, assez limitée, l’inflation. Donc, il y avait des gains de pouvoir d’achat qui s’observaient d’année en année », ajoute M. Cloutier-Villeneuve.