Alors que s’amorce un procès très attendu devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique opposant le Dr Brian Day au ministère de la Santé, l’Institut économique de Montréal (IEDM) prône une plus grande place du secteur privé dans le système de santé pour améliorer l’accessibilité aux soins.

Le Dr Day est le cofondateur de deux cliniques privées de Vancouver accusées d’enfreindre la loi médicale de Colombie-Britannique, en raison d’allégations de pratiques de surfacturation et de double facturation, rapporte Radio-Canada.

Le médecin se bat de son côté contre cette loi qui l’empêche d’avoir recours à une assurance privée pour couvrir des frais médicaux de première nécessité.

L’issu de ce procès pourrait avoir des répercussions majeures à l’échelle du pays. Alors que des groupes d’opposants craignent que celui-ci puisse mener à la création d’un système de santé à deux vitesses, l’IEDM déplore « que les gouvernements provinciaux demeurent incapables d’offrir un accès aux soins dans des délais raisonnables et maintiennent toujours leur monopole dans la fourniture de soins médicaux ».

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Système mixte et accessibilité ne sont pas incompatibles

L’organisme de recherche soutient que la présence d’un système de santé mixte n’est pas incompatible avec des services accessibles à tous. Les citoyens qui sont couverts par les polices d’assurance privée continuent quand même à contribuer au financement du système public par leurs impôts. Ainsi, l’accès aux soins pour l’ensemble des patients dans le réseau public s’en trouve amélioré, estime l’IEDM.

« Il est grand temps que le Canada s’inspire des systèmes de santé européens qui comptent parmi les plus performants au monde », soutient Jasmin Guénette, vice-président de l’IEDM. Certains craignent l’effondrement du système de santé universel si les plaignants devaient obtenir gain de cause devant les tribunaux, mais le système universel n’est pas en péril. Bien au contraire, la cohabitation entre les systèmes de santé public et privé permet une plus grande flexibilité et diversité des services, et le patient en sort gagnant. »

L’IEDM avance quelques solutions pour améliorer l’accessibilité aux soins, dont la création d’un marché d’assurance privée, l’instauration d’un système de santé mixte dans lequel les médecins pourraient pratiquer à la fois dans le secteur public et le secteur privé et le financement des hôpitaux en fonction des services rendus plutôt que d’un budget global.

« Il est possible d’améliorer l’accès aux soins de santé en encourageant l’entrepreneuriat et en donnant plus de liberté de choix aux patients, sans pour autant miner les principes d’équité et d’universalité auxquels tient la population canadienne », indique Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.

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