Avec des perspectives de rendements relativement modestes dans l’ensemble des catégories d’actif au cours des prochaines années, Investissements PSP cherche à diminuer son exposition aux marchés publics pour générer de la valeur.

À long terme, l’objectif du quatrième plus grand investisseur institutionnel canadien est d’investir 50 % de son actif dans les marchés publics et 50 % dans les marchés privés, ce qui comprend notamment l’immobilier, les infrastructures, la dette privée et le placement privé.

« Nous étions relativement en retard par rapport à d’autres grandes caisses de retraite canadiennes dans certaines catégories d’actifs, principalement les infrastructures et les dettes privées », a expliqué mercredi le président et chef de la direction d’Investissements PSP, André Bourbonnais, devant les membres de CFA Montréal.

Pour « rattraper son retard », Investissements PSP a par exemple décidé de miser sur la dette privée en ouvrant en 2015 un bureau dédié à cette catégorie d’actif à New York. « Le talent et le réseau dans la dette privée est vraiment à New York », a-t-il affirmé.

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Des occasions intéressantes se trouvent aussi du côté des infrastructures, mais M. Bourbonnais émet tout de même une mise en garde. « Les investisseurs ont tendance à les substituer aux obligations, mais ils sous-estiment souvent les risques associés à cette catégorie d’actif. »

Il privilégie également les investissements dans les projets d’infrastructures déjà opérationnelles par rapport à ceux encore au stade de développement. « Les caisses de retraite sont de bons propriétaires, mais peut-être pas de bons développeurs », a-t-il dit, tout en admettant que les primes pour les projets en développement sont beaucoup plus intéressantes.

La fin de l’environnement de bas taux?

Déréglementation, baisses d’impôt et investissement dans les infrastructures publiques, voilà des éléments de la politique de Donald Trump qui, s’ils sont réalisés, engendreront une poussée inflationniste aux États-Unis, qui à son tour favorisera une hausse des taux d’intérêt.

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C’est pour cette raison qu’André Bourbonnais explique favoriser des portefeuilles de titres à revenu fixe flexibles à durée « relativement courte » où les obligations de sociétés sont surpondérées par rapport aux obligations gouvernementales. « Mais dans une perspective historique, même avec une hausse des taux de 100 points de base, on demeurerait dans un environnement de taux bas », a-t-il relativisé.

Du côté des actions, on anticipe des rendements d’environ 6 ou 7 % sur un horizon de 10 ans. Dans ce contexte, la gestion active permettra-t-elle d’aller chercher de la valeur ajoutée? « Nous faisons de la gestion active à l’interne pour aller capter de la valeur là où il y a de l’inefficience, dans les marchés émergents et les petites capitalisations, par exemple », a expliqué M. Bourbonnais.

Mais dans les marchés où l’offre est plus grande, comme les actions canadiennes, Investissements PSP privilégie les mandats de gestion externes ou encore la gestion passive. L’investisseur prévoit d’ailleurs réduire sa répartition en actions canadiennes au cours des prochaines années, la faisant passer de 30 % à environ 10 à 15 % de son actif total.

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