Les employeurs prévoient une augmentation de 3,1 % du salaire de base pour 2012. D’après les résultats de l’enquête 2012 de Mercer sur la planification de la rémunération menée auprès de 675 employeurs canadiens, ceux-ci ont offert à leurs employés une augmentation de salaire modeste de 3 % en moyenne en 2011.

Bien que cette moyenne soit légèrement supérieure à celle qui était prévue pour 2011 (2,9 %), les augmentations projetées pour l’année prochaine sont beaucoup moins élevées que celles que les employeurs prévoyaient avant que la crise financière mondiale vienne changer la donne, par exemple, lorsque l’augmentation projetée par les employeurs canadiens pour 2008 était de 4 %. Par ailleurs, comme on prévoit un taux d’inflation* de 2,6 % en 2012, la situation financière de la population active canadienne n’est pas près de s’améliorer.

Salaire de base et engagement
Le récent sondage Le travail en questions mené par Mercer sur l’engagement des employés révèle que les employés canadiens considèrent le salaire de base comme la partie la plus importante de leur contrat de travail, et ce, devant les bonis, la flexibilité, la formation et les possibilités d’avancement. Le sondage indique également que, de plus en plus, les employés « lâchent prise ». Un employé sur trois songe sérieusement à quitter l’entreprise qui l’emploie et un sur cinq éprouve de l’indifférence pour l’entreprise.

Selon les résultats du sondage, seulement la moitié des répondants disent être satisfaits de leur salaire de base et seulement 52 % d’entre eux ont le sentiment que la rémunération dans leur organisation est égale ou supérieure à celle offerte par d’autres organisations dans leur région. En plus, beaucoup moins d’employés qu’avant savent comment leur rémunération est déterminée (74 % aujourd’hui par rapport à 82 % en 2006).

Perturbation des marchés
La perturbation des marchés aura vraisemblablement une incidence négative sur les enveloppes salariales des employeurs canadiens. Par ailleurs, les employeurs à l’échelle mondiale qui travaillent dans les secteurs les plus touchés pourraient exercer des pressions sur leurs filiales canadiennes afin qu’elles réduisent les augmentations de salaire.

« Nous nous attendons à ce que les employeurs attendent le plus longtemps possible avant d’arrêter leur décision quant aux budgets », déclare Pascale Brunelle-Dauth, conseillère principale du domaine Capital humain chez Mercer au Canada.

Les employeurs canadiens auront d’importants défis à relever en 2012. En plus de devoir composer avec l’incertitude qui règne sur les marchés, ils ne pourront offrir qu’une faible augmentation de salaire à leurs employés. « Si l’on tient compte du fait que le salaire est l’élément auquel les employés accordent la plus grande importance et qu’un nombre croissant d’entre eux se sentent désengagés et ne savent pas comment leur rémunération est déterminée, l’année risque d’être difficile pour les employeurs canadiens. »

« Nous pouvons accroître le sentiment d’engagement des employés en offrant des salaires appropriés et en améliorant les programmes de gestion du rendement », ajoute Pascale Brunelle-Dauth.

La rémunération des cadres supérieurs
Les employeurs indiquent que l’augmentation du salaire de base prévue de 3,1 % s’appliquera à toutes les catégories d’employés : gestionnaires, professionnels, métiers, employés de bureau et cadres supérieurs.

« Au cours des dernières années, les augmentations de salaire accordées aux cadres supérieurs se sont alignées sur celles des autres catégories d’employés. Les cadres ne forment plus une classe à part, déclare Pascale Brunelle-Dauth. Depuis cinq ans, les écarts entre les différentes catégories rétrécissent. En 2007, l’écart entre l’augmentation accordée aux cadres supérieurs et celle qui était accordée à la catégorie d’employés recevant la plus faible augmentation était de 0,6 %, tandis qu’en 2012, les employeurs prévoient des augmentations égales pour toutes les catégories d’employés ».

Fin du gel des salaires
Dans l’ensemble, le pourcentage d’entreprises qui prévoient geler les salaires a chuté considérablement depuis 2009 (il était de 31 % en 2009 mais, selon les prévisions, il ne sera que de 1,5 % en 2012). D’autre part, les prévisions indiquent que, de tous les groupes d’employés, ce sont les cadres supérieurs qui seront les plus touchés. Un peu plus de 5 % des employeurs ont indiqué avoir gelé le salaire des cadres supérieurs en 2011, tandis que 2,1 % ont gelé le salaire de toutes les catégories d’employés. Pour 2012, ces pourcentages devraient s’établir à 1,8 % et à 0,9 %, respectivement.

Les secteurs pétrolier et gazier privilégiés
Depuis le début de la récession, les budgets consacrés aux augmentations du salaire de base étaient assez semblables dans ces deux secteurs, et l’année 2012 ne fera pas exception. Les employeurs de ces secteurs projettent la plus forte augmentation salariale, soit 4,3 %. À l’opposé, chez les employeurs du secteur public et les organismes sans but lucratif, les augmentations projetées sont en baisse depuis 2009. Enfin, les secteurs de la haute technologie et des services financiers disposent de budgets relativement modestes depuis 2009.

Une fois de plus, les employeurs de Toronto et du Grand Montréal prévoient accorder les augmentations les plus basses au Canada en 2012, tout comme ils l’ont fait en 2008, en 2009 et en 2011.