Changement climatique
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Les investisseurs institutionnels reconnaissent l’importance de l’analyse des risques climatiques dans la gestion de portefeuille. Cependant, leur évaluation financière des actifs tient peu en compte les conséquences possibles de ces risques.

Plus de la moitié (54%) des investisseurs institutionnels accordent une importance très haute ou peu élevée à l’analyse des risques climatiques dans la gestion de portefeuille, relève une enquête mondiale sur l’intégration des risques climatiques à la gestion de portefeuilles institutionnels, menée par le Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo, le Global Risk Institute et le Stanford Global Projects Center.

Mais cette reconnaissance ne signifie pas une mise en application. Seuls 38% de ces investisseurs institutionnels appliquent les répercussions des risques climatiques à l’évaluation financière des actifs.

Pourtant, ces investisseurs ont déjà majoritairement mené des analyses de risques physiques liés aux changements climatiques pour savoir si ils pourraient influencer le rendement des actifs en portefeuille. 62% ont réalisé une telle étude concernant le risque d’inondation, et autant en ont fait de même pour le risque d’élévation du niveau de la mer.

Certains risques intéressent davantage les investisseurs. Les risques de sécheresse (54%), d’incendies (46%), de temps de vent (46%) sont les risques qui ont fait l’objet du plus d’analyses de la part de ces investisseurs.

Et l’intérêt des investisseurs est bien différent selon le secteur d’activité. Les investisseurs institutionnels qui ont mené une évaluation des risques climatiques l’ont fait d’abord concernant les secteurs de l’énergie (77%) et de l’immobilier (77%).

Comment les investisseurs décident-ils d’intégrer ou non les risques climatiques à leur évaluation financière des actifs? L’enquête montre que cette intégration des risques climatiques à la gestion de portefeuille se base avant tout sur les informations auto-déclarées par l’émetteur (69%).

L’enquête rappelle d’ailleurs que les risques climatiques physiques se traduisent souvent par des pertes matérielles, ce qui conduit la communauté financière internationale à insister sur la nécessité de divulguer les risques climatiques et de les intégrer à la gestion de portefeuille. « Le Fonds monétaire international a constaté que les investisseurs omettaient souvent d’établir le prix des risques climatiques physiques et a fait valoir la nécessité de divulguer plus rigoureusement les risques climatiques et d’améliorer la simulation de crise », illustre le rapport.