De nombreux Canadiens surestiment les ressources financières dont ils disposeront à la retraite et sous-estiment leurs besoins, selon un récent sondage de la firme Morneau Shepell.

Réalisée en septembre 2015 auprès d’employés canadiens de plus de 50 ans et d’employeurs, l’enquête révèle que plus d’un employé sur trois (35 %) épargne 10 % ou moins de son salaire actuel pour financer sa retraite.

Cela ne les empêche pas de soutenir qu’ils retireront, en moyenne, 15 % de leur épargne totale pendant chaque année de leur retraite. C’est près de quatre fois le taux habituellement recommandé!

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« Il y a un décalage évident entre la période que doit durer le revenu de retraite en général, les habitudes d’épargne d’un grand nombre de personnes et le montant que la plupart des gens prévoient retirer à la retraite, déplore Paula Allen, vice-présidente, Recherche et solutions intégratives chez Morneau Shepell. Plus de 70 % des répondants envisagent de retirer chaque année un montant supérieur à celui qui est recommandé. »

Des employeurs peu actifs

Les employeurs ont d’ailleurs une vision bien différente de leurs employés quant au degré de préparation de ces derniers. Si près d’un quart (24 %) des employés craignent de ne pas être prêts financièrement au moment de partir à la retraite, un employeur sur deux juge que leurs employés ne seront pas prêts.

Toutefois, moins d’un tiers (29 %) des employeurs offrent des renseignements financiers aux travailleurs en matière de retraite, ce qui inquiète Paula Allen.

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« Afin de préparer adéquatement les employés à la transition vers la retraite, il est crucial de les renseigner davantage sur les options et les réalités inhérentes à la gestion des finances personnelles, ainsi que sur les problèmes liés aux coûts de santé pendant la retraite », juge-t-elle.

Le poids des soins de santé

La santé, que ce soit celle des retraités ou de leurs parents vieillissants, représente en effet un enjeu financier majeur après la vie active, souvent sous-estimé des travailleurs. Seuls 14 % des répondants s’inquiètent de leur capacité à soutenir un parent âgé lorsqu’ils seront à la retraite.

Par ailleurs, 97 % des répondants décrivent leur état de santé actuel comme étant bon, très bon ou excellent, et 86 % s’attendent à prendre leur retraite en bonne santé.

Le hic, c’est que 61 % d’entre eux souffrent déjà d’une ou plusieurs maladies chroniques telles l’hypertension (25 %), l’arthrite (24 %) ou le diabète (12 %). En règle générale, ils sous-estiment les coûts que ces maladies risquent d’avoir sur leurs dépenses à la retraite.

« Le coût des maladies chroniques, qui augmente souvent avec l’âge, peut créer un grand choc à la retraite, car les protections offertes par l’employeur pour les médicaments et les autres formes de soutien liées à la santé peuvent ne plus être offertes, prévient Paula Allen. En outre, le régime public d’assurance-médicaments couvre beaucoup moins de médicaments que la plupart des régimes d’employeur. »

Les Canadiens seraient donc plutôt rêveurs que planificateurs lorsqu’ils envisagent leur retraite. Pour certains, le réveil risque d’être brutal.

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