Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) canadiens démontrent encore leur bonne santé, grâce à l’érosion de leur passif.

Le ratio de capitalisation global des régimes de retraite canadiens associés à l’indice composé S&P/TSX affiche une augmentation, passant de 100,5 % à 101,5 % au cours des trois derniers mois, selon l’outil de suivi d’Aon. Cet indice se limitait à 96,9 % au début de l’année.

Certes, les actifs des régimes de retraite ont enregistré une perte de 11,9 % au cours du deuxième trimestre de l’année. Mais c’est bel et bien le passif des régimes de retraite qui explique l’amélioration de leur capitalisation.

En effet, ce trimestre a vu une hausse des taux d’intérêt utilisés pour évaluer les engagements des régimes de retraite, passés de 3,78 % à 4,93 %. Cela est dû à l’augmentation des rendements des obligations à long terme du gouvernement du Canada, qui ont connu une poussée de 77 points de base en trois mois.

Cette augmentation des taux d’intérêt à conduit à une diminution du passif des régimes de retraite.

« La hausse rapide des taux d’intérêt a fait baisser le passif, ce qui a compensé le piètre rendement de l’actif au cours du trimestre, explique Claude Lockhead, associé exécutif, Solutions pour le patrimoine, chez Aon. Les promoteurs de régimes sont susceptibles de poursuivre leurs activités de réduction du risque afin de protéger davantage les positions de financement des régimes alors qu’ils composent avec la volatilité, que ce soit par le renforcement des couvertures de taux d’intérêt ou par des activités de transfert de risque comme les opérations d’achat de rentes, avec ou sans rachat des engagements. » 

Les trois quarts des régimes en excédent

La tendance est identique pour les régimes de retraite suivis par Mercer, qui affichent un degré de solvabilité médian de 109 % au 30 juin contre 108 % trois mois plus tôt.

À la fin du deuxième trimestre, les trois quarts (73 %) des régimes présentaient un excédent d’actif selon l’approche de solvabilité. Il reste 16 % de régimes dont le degré de solvabilité est compris entre 90 % et 100 %. Seuls 11 % des régimes ont un degré de solvabilité inférieur à 90 %.

« Malgré les rendements négatifs importants du côté des actifs, le bond fulgurant des taux des obligations a eu un effet plus que favorable sur la situation financière de la plupart des régimes PD », relève F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer. « Toutefois, en raison du risque accru de récession, du conflit qui persiste en Ukraine, des niveaux d’inflation sans précédent et de la volatilité sur les marchés financiers, on peut s’attendre à ce que les niveaux de capitalisation des régimes PD demeurent extrêmement volatils. »