La dernière décennie n’a pas été tendre envers les régimes de retraite à prestations déterminées (PD), qui ont dû composer avec des taux d’intérêt toujours plus bas. Mais alors que les banques centrales sont maintenant forcées d’augmenter rapidement leur taux directeur pour endiguer l’inflation, le vent pourrait-il tourner pour les régimes PD ?

Au cours des dernières années, les promoteurs de régimes de retraite ont dû augmenter les taux de cotisation pour compenser la faiblesse persistante des rendements obligataires, rappelle le Financial Post.

« Cette tendance est en train de s’inverser, ce qui allège le fardeau des promoteurs de régimes PD, notamment les banques, les transporteurs ferroviaires, les sociétés de télécommunications, certaines compagnies aériennes et les entreprises industrielles », écrivent dans un rapport Dimitry Khmelnitsky et Josh Sangha, analystes chez Veritas Investment Research.

Ils estiment que si les rendements obligataires à long terme demeurent à leur niveau actuel, les 43 grandes caisses de retraite faisant partie de l’indice S&P/TSX 60 (plus Bombardier et Air Canada qui n’en font pas partie) pourraient enregistrer un excédent total de 29 G$ dans leurs caisses de retraite d’ici la fin de l’année.

Il s’agit d’une augmentation d’environ 170 %, ou 18 milliards de dollars, par rapport à 2021, année où l’excédent combiné atteignait 11 milliards de dollars. Il y a dix ans, en 2012, ces mêmes régimes avaient enregistré un déficit record de 22 milliards de dollars. « Compte tenu de l’augmentation importante des rendements obligataires depuis 2020, les déficits font maintenant place à des excédents qui n’ont pas été vus depuis 2007 », écrivent les analystes de Veritas Investment Research.

Ces surplus d’actif pourraient permettre aux entreprises de réduire « considérablement » les cotisations en espèces à leur régime de retraite au cours des deux prochaines années, voire même de prendre des congés de cotisation. « Les entreprises ayant d’importants régimes à prestations déterminées devraient voir leurs bilans, leurs bénéfices et leurs flux de trésorerie s’améliorer », ajoutent-ils.

Ces effets pourraient cependant ne pas se matérialiser au même moment dans tous les régimes en fonction du moment des évaluations actuarielles et des stratégies de lissage parfois mises en œuvre pour éviter les grandes variations d’une année à l’autre.

Et gageons qu’après des années aussi difficiles, les promoteurs feront preuve de la plus grande prudence concernant le financement de leurs régimes PD.