La Pharmacie en ligne Benoît Picard & Karl Desjardins a lancé un service d’emballage de médicaments préindividualisés. Objectif : augmenter l’observance au traitement des travailleurs québécois et réduire le coût des régimes d’assurance collective.

Destiné aux patients qui consomment un grand nombre de comprimés quotidiennement, le service prend la forme de sachets individuels emballés, de façon robotisée, selon l’heure et la date auxquelles les médicaments doivent être pris. « L’emballage peut ainsi être transporté dans un sac à main ou une poche », note l’entreprise. Les médicaments sont livrés gratuitement partout au Québec, à la maison, au bureau ou dans les casiers intelligents Medlock installés à travers le Grand Montréal.

« Certains travailleurs couverts par un régime d’assurance collective peuvent prendre de cinq à dix médicaments par jour. Certains médicaments doivent être pris une fois par jour, d’autres quatre fois par jour ou même un demi comprimé tous les deux jours. Cela peut devenir très laborieux pour le patient de s’y retrouver. Comme pharmaciens, nous voyons tous les jours des cas de mauvaise observance au traitement », souligne Karl Desjardins, cofondateur de la pharmacie.

iA Groupe financier a aussi annoncé une initiative pour favoriser l’adhésion aux traitements. Dans le cadre d’un projet pilote, l’assureur mettra à la disposition des participants l’application mobile MédAide développée afin de favoriser la prise régulière des médicaments et le suivi des plans de traitement. L’application inclut notamment des rappels quotidiens, la gestion des rendez-vous médicaux et la possibilité de créer des plans de traitement avec des activités non médicales.

Cesser le gaspille

Jusqu’à 70 % des patients canadiens ne prennent pas leurs médicaments selon les directives de leur médecin, selon ExpressScripts Canada. Chez les patients qui prennent plus de quatre médicaments, la proportion grimpe à 77 %.

Pour chaque 100 $ soumis à un régime d’assurance collective, près de 50 $ pourraient être gaspillés à cause d’un traitement médicamenteux mal suivi, selon Telus Santé. Par ailleurs, l’inobservance au traitement entraîne de 2 à 10 jours d’absence par employé par année ainsi que des pertes salariales de 1 000 à 5 000 $ par employé annuellement.

Si les niveaux d’observance augmentaient à 80 %, soit le taux recommandé pour obtenir des résultats optimaux, les employeurs pourraient faire des économies nettes de 2 200 $ par employé (et ce, même en tenant compte du coût additionnel lié à la prise plus régulière de médicaments). Par exemple, une dépense additionnelle de 264 $ par année en médicaments pour traiter la dépression (permettant d’atteindre un taux d’observance de 80 %) générerait des économies additionnelles de 2 216 $ pour l’employeur.