Bien qu’ils contiennent les mêmes ingrédients actifs que les médicaments originaux, les médicaments génériques pourraient être liés à un nombre plus élevé d’hospitalisations, selon des chercheurs en cardiologie de Québec.

L’étude qu’ils ont menée, qui rassemble les données de 130 000 patients sur une période de trois ans, a observé que les visites à l’urgence et les hospitalisations ont augmenté de 8 à 14 % après que les versions génériques du Losartan, du Valsartanet et du Candésartan, des médicaments utilisés pour traiter l’hypertension, aient été lancées sur le marché.

Dans Le Journal de Québec, le cardiologue Paul Poirier a expliqué que même si la molécule est identique dans la version générique et la version originale, l’enrobage est souvent différent. Une fois le comprimé avalé, la vitesse et l’intensité d’absorption peuvent donc varier.

« On ne dit pas que les gens doivent cesser de prendre leurs médicaments, mais s’ils ont des symptômes, il est préférable de consulter », dit-il.

Les auteurs de l’étude souhaitent que les règles d’homologation des médicaments génériques soient aussi exigeantes que pour les médicaments d’origine.

Même standards de fabrication

L’Association canadienne du médicament générique (ACMG) insiste de son côté sur le fait que les génériques contiennent les mêmes ingrédients actifs et les mêmes standards de fabrication que les médicaments d’origine. En outre, ils doivent répondre aux normes de bioéquivalence de Santé Canada.

L’organisme ajoute que « le taux d’absorption d’un médicament est propre à chaque individu ». Ainsi, « jamais deux personnes n’absorbent une quantité identique de l’ingrédient actif, pendant une période identique, à chaque administration du médicament ». Selon l’ACMG, cette absorption varie même à chaque prise du médicament par la même personne.

Rappelons que depuis avril 2015, le régime public d’assurance médicaments du Québec ne rembourse plus le coût des médicaments originaux s’il existe un générique équivalent, sauf exception. Si les assurés veulent tout de même se procurer la version originale, ils doivent débourser la différence. Pour ce qui est des régimes privés, 36 % disposent d’une politique de substitution générique obligatoire, et 31 % une politique de substitution « régulière » moins restrictive.