La Corporation québécoise des conseillers en assurance collective certifiés présentait une journée de formation le 6 octobre dernier à Montréal. Lors de cette journée, Denis Plante, président de SAGE PARTENAIRES, a discuté de l’impact des médicaments sur la hausse des coûts en assurance collective.

Depuis cinq ans, le constat demeure le même : on perçoit un accroissement sans cesse des coûts en santé. Les coûts de mutualisation continuent d’augmenter pour les employeurs et l’insatisfaction des employés face aux programmes d’avantages sociaux s’accroit. « Les employés en veulent toujours davantage. Quand on les sonde sur leurs préférences, il ne faut surtout pas leur retirer les lunettes, les soins dentaires ou encore la massothérapie », a-t-il évoqué. « Pour la majorité d’entre eux, ces éléments sont plus importants que l’assurance médicaments ou encore l’assurance invalidité longue durée. »

M. Plante a rappelé que pour les régimes assurés de moins de 250 certificats, les frais de médicaments couverts sont ceux couverts par le régime privé. Pour les régimes assurés de 250 certificats et plus, seulement les frais de médicaments couverts par le régime général sont mutualisés. « Ces régimes devraient demander la mutualisation sur la liste du régime et non seulement sur la liste de la RAMQ. »

Il a ajouté : « Pour les régimes assurés de 50 certificats et plus, le seuil de mutualisation peut être négocié suivant l’expérience du groupe. Ces régimes doivent exiger la réduction maximale du seuil d’arrêt de perte, c’est primordial et surtout faisable », a-t-il déclaré.

Est-ce que l’on s’en va dans le mur?
D’après M. Plante, si rien ne change, nous ne pourrons nous payer les médicaments extraordinaires qui feront la différence entre demeurer invalide dans un fauteuil roulant ou recommencer à marcher. « Nous devrons très rapidement changer notre consommation de soins de santé afin d’économiser pour se payer les innovations. L’engagement des employés sera essentiel à l’atteinte de cet objectif. »

M. Plante a notamment insisté sur le fait que l’assurance collective devrait avoir pour but de couvrir les réclamations non prévisibles. « Entre un remboursement de lunettes, une restauration dentaire, un traitement de massothérapie, une assurance invalidité de courte durée et le médicament à 50 000 $ qui prolongera mon espérance de vie de 15 ans, le choix devrait être facile. Pourtant, les employés s’accrochent à certaines couvertures comme les soins visuels. »

Pour lui, la communication est la clé. « Il faut informer les employés et répéter constamment les messages clés, de diverses façons pour rejoindre le maximum d’employés », a-t-il expliqué.

Que doit-on faire maintenant?
Parmi les nombreuses solutions possibles et imaginables, M. Plante suggère entre autres de revoir le concept des franchises. Pour plusieurs régimes, le montant des franchises est demeuré le même depuis les 15 ou 20 dernières années.

Par ailleurs, il recommande l’application d’un ticket modérateur à l’achat d’un médicament, si minime le montant soit-il. Cela aiderait à réduire les coûts, mais surtout l’expérience du groupe. Enfin, il croit qu’il faut favoriser l’utilisation des médicaments génériques afin d’économiser suffisamment pour se payer Le médicament le plus efficace selon la condition du patient, peu importe son prix.

Les employeurs auraient aussi intérêt à personnaliser la liste de médicaments selon le profil des employés. Il faudrait d’autre part introduire de façon sélective certains vaccins dans le régime d’assurance collective (particulièrement ceux qui possèdent un bon retour sur investissement). Enfin, il ne faudrait pas hésiter à introduire une coassurance à 32 %; en compensation, l’employeur pourrait proposer un compte de gestion santé à ses employés

Avant de terminer, M. Plante a insisté sur l’importance de bien magasiner ses médicaments dans plusieurs détaillants, même entre deux pharmacies de la même bannière. « Le prix du manufacturier demeure identique, mais le prix peut différer passablement à cause des honoraires professionnels des pharmaciens notamment », a-t-il terminé.

La Corpo vous invite à sa prochaine journée de formation en assurance collective, le jeudi 13 octobre prochain à la Plaza Québec. Pour plus d’information : www.lacorpo.qc.ca