On le sait, les dépenses liées aux médicaments sont de plus en plus élevées et vont même jusqu’à mettre en péril la viabilité de certains régimes d’assurance médicaments.

C’est pourquoi Rx&D a demandé à IMS Brogan d’élaborer des prévisions indépendantes et objectives, avec pour but de déterminer les coûts éventuels des médicaments.

Les résultats de cette étude ont été présentés par Frédéric Lavoie, MSc, PHP, dans le cadre du colloque Entre Experts, qui s’est tenu vendredi dernier à l’hôtel Reine-Élizabeth de Montréal.

Selon les conclusions de cette étude, la croissance du coût des médicaments pour les régimes privés pour la période étudiée (2012-2017) devrait être plutôt faible, soit « à un chiffre, année après année ». L’étude démontre aussi que l’arrivée sur le marché de médicaments génériques et les réformes du prix des médicaments sont les deux facteurs qui auront le plus d’incidence sur les coûts des médicaments, et par le fait même, sur les régimes privés.

Les médicaments biologiques, trop chers?

Saviez-vous que les médicaments de spécialité, aussi appelés médicaments biologiques, constituent 22 % des dépenses en médicaments, mais seulement 1,2 % des demandes de remboursement? Le coût moyen d’une ordonnance d’un tel médicament : 1240 $, contre environ 46 $ pour un médicament « normal », a expliqué le pharmacien Olivier Bernard dans le cadre du colloque.

Alors que les coûts liés aux autres médicaments diminuent (de 4,2 %), ceux des médicaments biologiques, qui représentent 55 % des médicaments homologues et 564 % des médicaments en développement, augmentent de 13,3 %. Selon M. Bernard, on prévoit que les médicaments biologiques représenteront 25 à 30 % des dépenses en 2017. Une donne que l’apparition sur le marché des médicaments biosimilaires, semblables mais non identiques aux médicaments biologiques, pourrait changer.

Des communications mieux ciblées, la clef du succès?

Christine Than, Conseillère principale en solutions médicament au sein de la pratique Assurance collective au bureau de Montréal d’Aon Hewitt est venue présenter une étude de cas, celle de l’Association des policières et policiers du Québec.

Ils ont adopté une stratégie visant à contrôler des coûts, et ce, sans réduire la satisfaction des membres à l’égard de leur régime.

Les résultats? Il n’y a eu aucune augmentation des coûts lors des deux dernières années. Mieux encore, le régime a généré un surplus de 3 millions de dollars, ce qui a permis un congé de cotisations pour les membres.

Autre conséquence intéressante : les habitudes de consommation des employés depuis 2010 ont connu des changements importants. En effet, lors des quatre premiers mois de l’année 2013, 56 % des membres qui avaient reçu des lettres personnalisées et qui ont consommé des médicaments durant cette période ont opté pour les versions génériques. Des économies pour le régime de plus de 250 000 $.

Les présentations peuvent être téléchargées à partir du site web avantages.ca/experts2014.

Un résumé plus détaillé de cet événement sera publié dans l’édition du mois de juin 2014 de la revue Avantages.