Les programmes de mieux être sont très tendance chez les employeurs soucieux d’améliorer la santé physique et mentale de leurs employés. Or, selon une récente étude, ils seraient totalement inutiles.

Réalisée par trois professeurs d’économie et de finance à l’École d’administration publique Harris à Chicago et à l’Université de l’Illinois, cette étude rapportée par nos collègues de Les Affaires conclut que les programmes de mieux-être n’ont aucun impact significatif sur les dépenses en soin de santé, sur la productivité et sur les comportements des salariés.

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont élaboré et offert gratuitement un programme de mieux-être à 12 459 employés de l’Université de l’Illinois. Celui-ci incluait des rencontres individuelles avec un coach spécialisé, des cours de tai chi, l’accès à un gym, des conseils financiers et des conseils nutritionnels, pour ne nommer que ceux-là.

Premier constat, ce sont majoritairement les employés déjà en bonne santé qui participent le plus aux programmes de mieux-être en entreprise. Résultat, les coûts en soins de santé ne sont guère amoindris, ces programmes ayant peu d’emprise sur les employés en moins bonne santé, et également les plus coûteux pour les régimes d’assurance collective.

Dans l’ensemble, les données colligées par les chercheurs n’ont rien d’encourageantes. Aucun gain en santé, aucun gain en productivité et aucun gain en bien-être au travail n’ont été identifiés. « Nos données ne montrent aucun signe positif, aucun début de tendance qui permettrait d’avoir l’espoir d’une amélioration globale dans les deux prochaines années », indique l’étude, en ajoutant que l’expérience va se poursuivre pendant encore trois ans.

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Des incitatifs financiers peu incitatifs

Face à ces données pour le moins décevantes, certains employeurs pourraient être tentés de mettre en place des incitatifs financier pour motiver leur personnel à s’inscrire aux programmes. L’idée peut sembler prometteuse, mais dans les faits, cela ne changera pas grand-chose aux résultats.

Selon l’étude, les incitatifs financiers ont en effet une portée très limitée quand vient le temps de motiver les employés à participer aux activités offertes. Lorsqu’il n’y a aucune récompense financière à la clé, 47 % des participants se montrent assidus dans le programme de mieux-être. Avec un incitatif de 100 $ US, cette proportion grimpe seulement à 59 %, et ne bouge presque plus par la suite, même avec des montants deux fois plus élevés.

Les chercheurs sont catégoriques : « Il ne sert quasiment à rien à un employeur d’adopter une politique d’incitatifs financiers pour motiver ses employés à se porter mieux. »

Cela dit, l’étude note que les programmes de mieux-être ne devraient pas être abandonnés, mais plutôt modifiés pour qu’ils puissent rejoindre les employés qui en bénéficieraient le plus. Tout un défi en perspective!

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