Fort populaire à ses débuts, le programme de mieux-être de la Banque Nationale a perdu des plumes au fil du temps. Après plus de dix ans d’existence, une révision en profondeur s’imposait.

« Entre 2007 et 2013, le taux de participation au programme est passé de 48 à 18 %. On a aussi observé une hausse de l’absentéisme et des cas d’invalidité chez les employés. Il fallait agir », a raconté Bénédicte Lachaux, conseillère en santé et avantages sociaux à la Banque Nationale.

Lors du Rassemblement pour la santé et le mieux-être en milieu de travail, mardi, elle a expliqué comment l’entreprise s’y était pris, à partir de 2016, pour moderniser son programme de mieux-être baptisé Ma santé : Mon actif.

L’objectif de l’institution financière était évidemment d’améliorer la santé et le mieux-être de ses employés, mais également de favoriser leur engagement, faciliter l’attraction de talents et avoir accès à des données dépersonnalisées sur la santé de la main-d’œuvre. « Avec ses données, on peut mesurer l’efficacité de nos programmes et ajuster le tir si nécessaire », explique Mme Lachaux.

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Guichet unique et incitatifs financiers

La pierre angulaire du programme revampé est un nouveau portail en ligne, qui fait office de guichet unique à partir duquel les quelque 18 000 employés de la banque peuvent, entre autres, consulter l’ensemble des informations disponibles et s’inscrire aux diverses activités offertes.

La plupart des communications sont réalisées par le biais du réseau social d’entreprise Yammer et de Skype Entreprise. « L’utilisation de ces outils permet de générer plus d’interaction et d’obtenir de la rétroaction », souligne Bénédicte Lachaux.

Pour encourager les employés à participer au programme, la banque a aussi mis sur pied un système d’incitatifs financiers. À chaque fois qu’ils participent à une activité, qu’ils remplissent un questionnaire sur leur état de santé ou qu’ils se soumettent à des tests de dépistage (cholestérol, glycémie, etc.), les employés accumulent des points qu’ils peuvent ensuite convertir en argent. Ces sommes leur permettent de payer certaines dépenses liées à l’activité physique.

« Au début de chaque année, on publie le calendrier des activités pour les douze prochains mois. Le nombre de points que chaque activité permet de récolter est également indiqué. Grâce à cela, on favorise vraiment l’adhésion des employés au programme, car ceux-ci peuvent planifier à l’avance leur inscription aux différentes activités », soutient Mme Lachaux.

Parmi ces activités, on compte bien entendu différentes séances sportives ainsi que des conférences sur la santé, mais également des cliniques de dépistage, par exemple la Clinique santé cœur. Dans le cadre de celles-ci, des professionnels de la santé se déplacent sur les lieux de travail et font passer quelques tests médicaux aux employés qui le souhaitent. Si le patient l’autorise, le professionnel peut saisir les données obtenues directement sur le portail en ligne de l’employé.

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Compétition amicale

Une autre initiative fort populaire de Ma santé : Mon actif consiste en des défis santé, qui suscitent une compétition amicale entre les employés et qui incitent ceux-ci à modifier certaines habitudes de vie. Ces défis peuvent par exemple porter sur le nombre de pas ou encore le nombre d’heures de sommeil. Grâce à un classement, les participants peuvent constater leur progression individuelle et d’équipe. « Selon les besoins, les défis peuvent être organisés seulement pour des petites équipes, ou bien pour l’ensemble de l’entreprise », précise Bénédicte Lachaux.

Mais toutes ces nouvelles initiatives ont-elles mené à un participation accrue des employés au programme de mieux-être? Oui, répond sans hésiter Bénédicte Lachaux. Plus de 9000 employé se sont inscrits sur la plateforme en ligne, ce qui représente environ 50 % des effectifs de l’institution financière. La Clinique santé cœur a pour sa part attiré 5000 employés, alors que 4000 travailleurs de la banque ont demandé un remboursement pour des activités physiques grâce aux points qu’ils ont accumulés.

La Banque Nationale ne compte toutefois pas en rester là. Elle envisage de bonifier son programme en lançant prochainement une application mobile, en intégrant des dispositifs connectés (montres, bracelets, etc.), en offrant un service de télémédecine et en tirant davantage profit des données amassées grâce à l’intelligence artificielle et au big data.

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