Les contraintes budgétaires et le manque d’appui organisationnel sont les principaux obstacles à l’amélioration des avantages sociaux offerts aux employés, selon un rapport du fournisseur de soins de santé virtuels Dialogue.

En effet, la moitié des leaders des ressources humaines sondés indiquent qu’il est difficile d’obtenir des ressources financières pour les initiatives liées aux ressources humaines. Une proportion presque aussi grande (46 %) dit être incapable d’améliorer les avantages sociaux en raison de contraintes financières, alors que 44 % indiquent même avoir dû retirer ou réduire certains avantages pour des raisons budgétaires.

Les leaders RH ont identifié la haute direction comme étant la partie prenante la plus influente dans les décisions relatives aux avantages sociaux (85 %). Or, 35 % des répondants soutiennent qu’il est difficile d’obtenir le soutien des hauts dirigeants pour les priorités en matière de ressources humaines. Les employés eux-mêmes, par leur biais de leur rétroaction, exercent également une forte influence sur les décisions liées aux avantages sociaux (76 %). Ils sont suivis du service des finances (72 %) et enfin des conseillers et courtiers en assurance collective (66 %).

Au-delà des considérations financières, de nombreux responsables RH s’inquiètent du manque de connaissances des employés relativement à leur programme d’avantages sociaux. Ainsi, 45 % des répondants trouvent qu’il est difficile de s’assurer que les employés profitent au maximum des couvertures disponibles.

Leurs inquiétudes sont fondées, car selon le même sondage, le quart des personnes qui occupent un emploi au Canada affirment ne pas vraiment savoir comment accéder à leurs avantages sociaux, et plus de la moitié indiquent être seulement un peu au courant.

Plus de 50 % des leaders en RH trouvent difficile l’évaluation des résultats des régimes d’avantages sociaux, en particulier ceux qui touchent le bien-être ou la santé mentale, étant donné qu’ils sont dépourvus de mesures tangibles comme le renouvellement d’ordonnances et les soins dentaires ou de la vue.

Des besoins toujours non comblés en santé mentale

Bien qu’ils reconnaissent l’importance de promouvoir et de soutenir une bonne santé mentale, cinq leaders RH sur dix (48 %) déclarent que leur programme d’avantages sociaux ne permet pas de consulter des professionnels en santé mentale. Par ailleurs, quatre répondants sur dix estiment que leur soutien actuel en matière de santé mentale est insuffisant (29 %) ou inexistant (14 %). À noter que les travailleurs canadiens partagent cet avis dans des proportions similaires.

La situation semble particulièrement critique dans les environnements de travail hybrides, où 31 % des responsables RH observent une dégradation constante de la santé mentale des employés. Les principales problématiques associés au télétravail ou au travail hybride sont les niveaux plus élevés de stress et d’anxiété, une baisse de la productivité et un plus haut taux d’absentéisme.

Les lacunes se trouvent également du côté de la formation des gestionnaires. Pas moins de sept responsables RH sur dix n’ont pas suffisamment formé les gestionnaires de façon à reconnaître et soutenir les besoins des employés en matière de santé mentale, et parmi, trois sur dix disent n’avoir fourni aucune formation. Les employés remarquent très bien cette déficience, puisque 76 % estiment que leur gestionnaire n’a pas été suffisamment formé.

Enfin, 91 % des responsables RH jugent que le fait d’offrir des ressources en santé mentale que les employés peuvent utiliser de manière autonome faciliterait une prise en charge proactive de leur santé, un avis partagé par 81 % des employés.

Des besoins en santé physique aussi

Un peu moins au cœur des préoccupations aux cours des dernières années, la santé physique des employés doit également être considérée par les employeurs. Encore une fois, les travailleurs hybrides font face à des défis importants : 43 % d’entre eux ont ressenti des douleurs musculaires ou squelettiques en lien avec leur poste de travail à domicile.

De leur côté, 80 % des leaders en RH qui constatent une détérioration de la santé physique de leurs employés à distance ou en mode hybride observent également une augmentation du stress, de l’anxiété et des problèmes de productivité.

Parmi les employeurs sondés, 47 % ne proposent pas de couverture paramédicale, 76 % ne prévoient pas d’allocations de dépenses pour le bien-être et 77 % ne disposent pas d’un compte de dépense de soins de santé.

Par ailleurs, moins de la moitié des employeurs offrent du soutien en matière financière (48 %), familiale (44 %) ou juridique (42 %).

Pourtant, le sondage révèle que les initiatives en matière de bien-être ont des effets positifs sur les employés, dont une meilleure satisfaction professionnelle et un environnement de travail plus positif (44 %), une productivité accrue (39 %), une amélioration de la rétention du personnel (34 %), de meilleures relations avec les collègues (32 %) ainsi que moins d’absentéisme (24 %).

De manière générale, les responsables RH considèrent que leurs principaux défis sont l’attraction et la rétention des talents, la surcharge du personnel, la santé mentale et la communication des avantages sociaux.