Malgré des faibles taux d’inflation partout dans le monde, les coûts des régimes médicaux parrainés par les employeurs continueront d’augmenter de façon marquée en 2017, prévoit Aon.

À l’échelle mondiale, les augmentations moyennes de coûts pour 2017 seront ainsi de 8,2 %, en légère hausse par rapport à la croissance de 8,1 % observée en 2016. Cependant, le taux d’inflation moyen en 2017 devrait atteindre 2,8 %, en léger recul comparativement à l’année qui vient de s’écouler (2,9 %).

Le portrait est très similaire au Canada, où Aon prévoit une inflation des coûts médicaux d’environ 8 % en 2017, soit la même hausse que celle enregistrée cette année. En considérant le taux d’inflation général projeté de 1,9 % au pays, le taux tendanciel net des coûts médicaux devrait donc s’établir à 6,1 % l’an prochain.

« Les taux tendanciels des coûts médicaux continuent d’augmenter en raison de plusieurs facteurs, notamment le vieillissement de la population mondiale, les mauvaises habitudes de vie dans les pays émergents, le transfert continu des coûts issus des programmes sociaux, et la prévalence et l’utilisation croissantes de régimes de soins médicaux parrainés par des employeurs », explique Wil Gaitan, vice-président principal et actuaire-conseil de l’équipe mondiale d’Aon.

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La fin du sursis

Les employeurs ont bénéficié pendant plusieurs années d’un sursis sur la hausse des coûts médicaux, notamment en raison de législations gouvernementales ayant fait baisser les prix des médicaments génériques, mais cette époque est maintenant révolue, prévient Aon.

En effet, les employeurs canadiens sont maintenant confrontés à des coûts de médicaments sur ordonnance qui sont parmi les plus élevés dans le monde, tandis que les nouveaux médicaments spécialisés et biologiques commercialisés depuis peu pèseront de plus en plus sur les coûts des régimes d’avantages sociaux. Parallèlement, l’utilisation de ces régimes ne cesse d’augmenter à mesure que la population vieillit.

Les mauvaises habitudes de vie pointées du doigt

Le rapport d’Aon a révélé que les problèmes cardiovasculaires, le cancer et les troubles respiratoires sont les maladies qui influencent le plus l’augmentation des demandes de règlement de frais médicaux à l’échelle mondiale. Parmi les facteurs de risque qui devraient faire augmenter le nombre de demandes de règlement futures – et contribuer à de fortes hausses des coûts médicaux – figurent principalement des maladies non transmissibles comme l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie.

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La bonne nouvelle, c’est que ces problèmes de santé sont en grande partie causés par de mauvaises habitudes de vie que les employés peuvent changer, à condition que ceux-ci aient accès à un soutien et à des programmes appropriés, note Tim Nimmer, actuaire en chef des soins de santé chez Aon. « Les employeurs peuvent jouer un rôle clé en encourageant les individus et les familles à participer plus activement à la gestion de leur santé, notamment en participant à des activités de santé et de mieux-être, et en gérant mieux les maladies chroniques qui font souvent augmenter les coûts des traitements. »

Agir pour alléger les coûts

Si l’avenir peut sembler sombre pour les promoteurs, le rapport d’Aon a identifié quelques stratégies efficaces permettant d’assurer la pérennité de leurs régimes. Parmi elles, le partage des coûts, la gestion des réseaux de fournisseurs et la modification de la conception des régimes. Les organisations devraient d’ailleurs « tirer pleinement partie des diverses caractéristiques de gestion des régimes qu’offrent leurs fournisseurs », conseille la firme.

Mais à long terme, ces stratégies à elles-seules ne seront peut-être pas suffisantes. « Un bon nombre de ces approches ne seront pas aussi efficaces à l’avenir, et les employeurs devront adopter des stratégies plus novatrices pour atténuer les coûts, et influencer la santé et le bien-être de leurs effectifs », conclut François Choquette, chef de la pratique mondiale, Assurance collective.

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