La croissance des coûts des régimes de soins médicaux parrainés par les employeurs canadiens sera près de trois fois plus élevée que le taux d’inflation générale en 2018. La tendance est toutefois à la baisse, révèle un rapport de Aon.

La hausse moyenne des coûts médicaux bruts devrait atteindre 6 % l’an prochain au pays, alors que le taux d’inflation prévu n’est que de 2,1 %. Si ces prévisions se révèlent exactes, la croissance des coûts de soins de santé connaîtra cependant un ralentissement par rapport à 2017, où elle s’était chiffré à 8 %.

L’inflation des coûts médicaux au Canada est par ailleurs à la baisse comparativement aux moyennes mondiales (8,4 %) et nord-américaines (6,9 %). Selon l’analyse d’Aon, il s’agit « d’un inversement de la tendance pluriannuelle d’une inflation approchant les normes historiques », qui sont d’environ 8 %.

Mais attention, si 2018 accordera un petit répit aux promoteurs de régimes canadiens, les perspectives à long terme sont loin d’être claires, prévient la firme. Les problèmes de santé mentale, le vieillissement et l’inactivité physique devraient être les principaux moteurs des réclamations futures au Canada; ils contribueront probablement de façon importante à l’utilisation du régime. Pendant ce temps, l’arrivée de nouveaux médicaments de spécialité et biologiques, en particulier les immunomodulateurs, a déjà une incidence sur les coûts des régimes d’avantages sociaux.

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« Une inflation plus modérée est une bonne nouvelle à court terme, mais les tendances sous-jacentes qui alimentent les dépenses médicales à long terme vont s’accélérer, mentionne Anthony Perlman, vice- président principal et gestionnaire de pratique nationale, Santé et avantages sociaux à Aon Canada. Les employeurs et leurs assureurs devraient profiter de cette occasion pour évaluer les répercussions de ces tendances et explorer les moyens de tirer parti des options de gestion des régimes qui peuvent les aider à atténuer les augmentations de coûts et à assurer une utilisation durable. »

Les stratégies traditionnelles ont fait leur temps

Pour atténuer les coûts, le rapport d’Aon a révélé qu’un nombre croissant d’entreprises s’éloignent des stratégies traditionnelles, comme des ajustements apportés aux concepts des régimes et la négociation avec les assureurs, et se concentrent davantage sur les causes profondes des coûts élevés des soins de santé. Cela comprend des programmes ciblés pour limiter les maladies chroniques et l’adoption de plus d’outils pédagogiques pour aider les consommateurs à mieux utiliser leurs prestations de soins de santé.

« Les employeurs doivent adopter des stratégies plus innovatrices pour réduire les coûts et avoir une incidence sur la santé et le mieux-être de leurs employés, même si la tâche est compliquée par l’absence de données détaillées sur les demandes de remboursement des régimes d’entreprise et sociaux. Un bon début serait d’éduquer les employés sur l’importance d’une bonne santé », soutient François Choquette, directeur de la pratique Avantages sociaux mondiaux chez Aon.

À l’échelle mondiale, le cancer, les maladies cardiovasculaires, comme l’hypertension artérielle, le diabète et les problèmes respiratoires sont les problèmes de santé qui génèrent le plus souvent des demandes de règlement. Le rapport confirme également la prévalence croissante des risques liés aux habitudes de vie malsaines, comme l’inactivité physique, la mauvaise gestion du stress, la mauvaise nutrition et l’obésité, l’hypercholestérolémie et l’hypertension artérielle.

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