Dans une conjoncture de marché des plus incertaines, la diversification des portefeuilles est essentielle. Et pour diversifier, pourquoi ne pas tenter les titres de petite capitalisation?

« Dans un climat de faible croissance, le plus important pour un investisseur est de suivre son plan et de posséder un portefeuille diversifié, car il est très difficile de prévoir d’où va venir le rendement dans l’avenir », soutient Nicolas Chevalier, associé chez Gestion Pembroke, un gestionnaire indépendant spécialisé dans les titres de petite et moyenne capitalisation.

Selon M. Chevalier, trois éléments doivent être considérés dans le choix d’un titre : le dividende, la croissance des bénéfices et les multiples. L’élément qui suscite le plus d’inquiétudes à l’heure actuelle chez les analystes est la croissance des bénéfices. « Les grosses compagnies américaines sont moins concurrentielles sur les marchés internationaux en raison de la hausse de la valeur du dollar américain », explique-t-il.

Cette réalité, jumelée à l’incertitude liée à la croissance chinoise, de même qu’aux résultats financiers d’entreprises plus faibles qu’espérées au troisième trimestre, pousse la volatilité des marchés à la hausse.

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Marché favorable aux petites capitalisations

Dans ce contexte, les titres de petite capitalisation sont une option intéressante à envisager pour ajouter de la valeur à un portefeuille, estime Nicolas Chevalier. « Les petites capitalisations américaines sont moins affectées par la hausse du dollar que les grandes entreprises, car elles dépendent surtout du marché intérieur, qui est très vaste aux États-Unis », explique-t-il.

Les petites capitalisations canadiennes axées sur le marché nord-américain ont pour leur part été favorisées par le déclin du dollar canadien. De plus, autant au Canada qu’aux États-Unis, on remarque une hausse des premiers appels publics à l’épargne (PAPÉ) et un intérêt plus grand pour les petites capitalisations, poursuit-il.

Prudence tout de même! Au Canada, la performance de beaucoup de titres de petite et moyenne capitalisation est hautement tributaire du prix des ressources naturelles. « En dehors des ressources, les rendements ont été bons. Il faut tenter de sélectionner des titres qui sont moins soumis aux cycles économiques et des entreprises qui affichent un bon bilan », conseille M. Chevalier.

Pour autant, le gestionnaire ne recommande pas de complètement abandonner le secteur des ressources naturelles, mais de plutôt réduire l’exposition à de tels titres. « Les ressources sont un incontournable au Canada, mais pas besoin d’y allouer 30 % de son portefeuille. On ne veut pas que la performance de notre portefeuille repose en grande partie sur le prix du pétrole », souligne-t-il.

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