Selon l’Indicateur annuel de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), le Québec connait une croissance sur le plan de la productivité, mais pas au même rythme que le reste du Canada. Il faudra relever de nombreux défis au cours des prochaines années pour être en mesure de connaître une longue période de croissance économique.

« Cette année, nous constatons que certaines régions s’en tirent beaucoup mieux que d’autres, a déclaré Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ. L’accès au capital de risque et le nombre d’entrepreneurs font parties des indicateurs que nous devrons surveiller au cours les prochaines années. »

À la suite de la crise financière de 2008, l’accessibilité au capital de risque fut réduite de façon substantielle. Si la situation s’est légèrement améliorée en 2009, les signaux pour 2010 sont très inquiétants. Nous sommes loin du niveau de 2005 et beaucoup d’entreprises n’ont plus accès à du capital pour amorcer leur croissance. En 2005, 297 entreprises avaient accès à des capitaux, l’an passé, seulement 174.

Après avoir augmenté au cours des dernières années, le nombre d’entrepreneurs a diminué au Québec en 2010. Encore une fois, il faut y voir un signe inquiétant dans un contexte où le Québec a un grand problème de relève entrepreneuriale.

Pour la première fois, l’industrie manufacturière est passée sous la barre des 15 % du PIB. Cette réduction d’un secteur économique essentiel à la création d’emplois et de valeurs risque à moyen terme de plomber la croissance économique du Québec. Fait à noter, aucun autre secteur ne semble avoir le potentiel de remplacer les pertes observées dans le secteur manufacturier.

En 2009 au Québec, moins d’heures ont été travaillées que lors des années précédentes ce qui est probablement lié aux pertes d’emplois et aux départs à la retraite. Cependant, la productivité par heure travaillée au Québec a augmenté. L’écart avec le reste du Canada demeura cependant très grand. Bien que celui-ci ait tendance à rétrécir, la vitesse à laquelle la productivité augmente ne laisse pas envisager que le Québec va rattraper la productivité des provinces voisines à moyen terme.

L’an dernier, l’emploi a crû plus vite au Québec que dans le reste du Canada. Depuis quelques années, l’écart avec le taux d’emploi du reste du Canada diminue de façon substantielle. Il faut y voir un signe positif de notre économie qui démontre un dynamisme au niveau de l’emploi supérieur à ses voisins. Les gens travaillent plus longtemps et le taux d’emplois chez les gens en âge de retraite a plus que doublé en dix ans.

Malgré qu’elles demeurent plus élevées que celles des autres pays de l’OCDE, les dépenses en R & D québécoises sont en diminution. Pour la première fois depuis quelques années, les États-Unis ont investi plus, en pourcentage, en R & D que le Québec. Le nombre d’inventions brevetées par habitant demeure cependant beaucoup plus bas que pour le reste du Canada, les États-Unis et l’ensemble des pays du G8. Il faut y voir un signe inquiétant pour notre capacité d’innovation.

Depuis 2005, la balance internationale commerciale du Québec est en chute libre. Elle s’élevait en 2009 à moins 16 milliards de dollars. Malgré tout, la plupart de nos exportations se dirigent toujours vers les États-Unis, bien que le BRIC ait vu le nombre de nos exportations tripler au cours des cinq dernières années.

Les investissements étrangers en immobilisation au Québec ont considérablement été réduits au cours des deux années mesurées. Dans le contexte où l’accès au capital est nécessaire pour le développement des immobilisations, surtout dans le cadre du Plan Nord, il y là un travail sérieux à faire.

« La situation décrite aujourd’hui inquiète la FCCQ, a ajouté Mme Bertrand. Plusieurs points positifs sont toutefois soulevés par notre analyse et nous croyons que le Québec aura le moyen de relever les défis qui s’annoncent. »