Les lésions professionnelles liées aux troubles auditifs se sont multipliées au cours de la dernière décennie. Le laxisme du Québec en matière de réglementation sur le bruit en milieu de travail pourrait en être la cause.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a versé des indemnités pour 8872 lésions liées à la surdité en 2017, soit un nombre près de quatre fois plus élevé qu’en 2007, a appris l’Agence QMI.

Les montants versés aux travailleurs pour l’achat de prothèses auditives ont pour leur part plus que doublé, passant de 12,6 M$ en 2007 à 26,6 M$ en 2017.

Les jeunes travailleurs seraient autant touchés par le phénomène que les employés plus expérimentés.

Revoir la réglementation

Bien que la hausse des cas de surdité soit observée partout au Canada, les règles québécoises en matière de bruit au travail sont moins sévères que dans les autres provinces. Au Québec, le niveau maximal d’exposition pour huit heures de travail est de 90 décibels A, comparativement à 85 dB (A) dans toutes les autres provinces et territoires et de 87 dB (A) pour les employés sous réglementation fédérale.

La CNESST se dit consciente du problème et assure mener actuellement des travaux visant à revoir la réglementation sur le bruit. Une proposition devrait être soumise cette année.

L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) note dans une étude « qu’il serait opportun d’abaisser les limites réglementaires d’exposition au bruit, de manière similaire aux autres provinces canadiennes et en accord avec les normes internationales ».

« Le nombre de cas de surdité professionnelle causée par le bruit continue d’augmenter bien que cette maladie puisse être évitée, car les moyens de la prévenir sont connus », indique l’étude.