L’empreinte des baby-boomers sur la pyramide démographique du Québec est bien visible, surtout lorsque l’on compare le phénomène de vieillissement de la population de la province à celui des 34 pays de l’OCDE, selon des données publiées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Le phénomène de baby-boom (1946-1966) particulièrement prononcé au Québec a permis à la province d’afficher pendant longtemps la plus forte proportion de personnes en âge de travailler (les 20-64 ans) de l’OCDE. Entre 1950 et 2010, le poids démographique des 65 ans et plus est passé de 5,7 % à 15,3 %. En 2030, il devrait s’élever à environ 25 % pour atteindre 27 % en 2050 selon le plus récent scénario de référence.

En 2030, la part des aînés dans la population du Québec devrait ainsi être parmi les plus élevées de l’OCDE, tandis que celle des 20-64 ans serait parmi les plus faibles. Dès 2023, le nombre d’aînés sera également supérieur au nombre de jeunes âgés de 0 à 19 ans.

Toutefois, à très long terme, la situation de la province est moins préoccupante. En 2050, le Québec pourrait se situer en milieu de peloton aux côtés de la Finlande, des Pays-Bas, de l’Irlande, de la Nouvelle-Zélande, de l’Autriche et de la Suisse, tandis que le vieillissement de la population se poursuivrait à un rythme beaucoup plus soutenu dans d’autres pays, comme le Japon, la Corée du Sud et l’Espagne.

Dépendance démographique

Le rapport de dépendance démographique (RDD) permet de mieux comprendre l’effet du vieillissement de la population sur l’ensemble de la société (santé, retraite, marché du travail, etc.). Il s’agit du rapport entre la population considérée commet étant à charge, soit les jeunes (0-19 ans) et les aînés (65 ans et plus), et la population en âge de travailler (20-64 ans).

Entre 1980 et 2010, le Québec affichait l’un des rapports de dépendance démographique les plus faibles, en raison de la présence des boomers dans le groupe des 20-64 ans. La situation a commencé à s’inverser en 2011, alors que les premiers boomers ont atteint 65

ans, ce qui a amorcé une hausse du RDD dans la plupart des pays, mais tout particulièrement au Québec. D’un niveau de 59 en 2010, soit l’un des plus bas, le RDD du Québec pourrait atteindre 85 en 2030 pour devenir l’un des plus élevés de l’OCDE. Il se stabiliserait par la suite pour retomber dans la moyenne vers 2050.

« Si la société québécoise est appelée à s’adapter au vieillissement des boomers, on peut souligner qu’elle a déjà dû s’adapter au moment où ceux-ci gonflaient le nombre des jeunes, et où, plus tard, ils entraient massivement sur le marché du travail », conclut l’ISQ.

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