L’offre de soins de santé canadienne fait face à de nombreux défis. Le vieillissement de la population, la popularité croissante des médecines alternatives de pratiquer la médecine, la co-existence de diverses possibilités de traitement, la nouvelle conjoncture économique et bien d’autres facteurs exigent de plus en plus d’acuité des consommateurs de services de santé. Ceux-ci sont donc devenus plus sensibles au problème des listes d’attente et ils se préoccupent davantage de l’accès aux nouvelles pharmacothérapies, de la qualité des soins, de la pénurie de médecins et du transfert du coût des services des régimes de l’État aux régimes privés.
La fragmentation et la décentralisation de notre système de santé actuel rendent difficile pour toute personne de se tenir au courant des différentes possibilités qui leur sont offertes.
Dans ce contexte, on peut se demander quels peuvent être les impacts pour un individu qui doit composer avec un problème de santé, potentiel ou réel, qu’il soit bénin ou complexe? Quels peuvent être les impacts pour son employeur et que peut faire ce dernier pour aider ses employés dans ce contexte qui n’offre pas de solutions à court terme?
L’accès au système de santé
Un sondage Léger Marketing, effectué en 2007 pour le compte de l’Institut du nouveau monde (INM), un groupe de réflexion et d’analyse de la société québécoise, révélait que « l’accès à des soins de santé de qualité » arrive en tête dans les critères de définition du bien-être des Québécois. Les personnes interrogées jugent plutôt sévèrement, avec une note de passage (5 sur 10), sans plus, la capacité du Québec à livrer un « accès à des soins de santé de qualité ».
Même si plusieurs autres facteurs viennent influer sur la perception de l’individu au quotidien, celui de la santé revêt une grande importance.
Vous avez peut-être été confronté à la réalité du système de santé ou vous connaissez quelqu’un qui a vécu le défi de s’y démêler et de trouver l’information médicale relative à ses préoccupations. Quelles sont les répercussions, dans votre vie personnelle et professionnelle, des préoccupations et du stress engendrés par des délais d’attente ou la confusion face à certaines options de traitement ? Quelles sont les conséquences du manque de disponibilité de votre médecin traitant pour répondre à vos questions, de l’absence de clarté entourant les services spécialisés relatifs au soutien à domicile, au cancer, aux thérapies intraveineuses, pour ne nommer que ceux-ci ?
Lorsqu’une personne est préoccupée par sa condition médicale, celle d’un de ses enfants ou celle d’un parent, son énergie et sa motivation se focalisent en partie sur des besoins de sécurité. C’est peut-être la situation que l’un de vos employés ou l’un de vos cadres vit actuellement. Or, pour l’organisation qui se démène à créer les meilleures conditions favorisant la motivation de ses employés et qui vise à la mobilisation de sa force de travail, la réalité fait en sorte que l’employé, consciemment ou pas, focalise sur des priorités qui diffèrent de celles reliées à sa fonction et de celles de l’organisation. Ce phénomène a pour effet, entre autres, de créer du présentéisme ou carrément de l’absentéisme.
Le défi des employeurs
Ces dernières années, les employeurs se sont vu attribuer un rôle de plus en plus important dans le soutien de leurs employés. Loin de changer, cette situation s’accentuera bien davantage. Les coûts des régimes d’assurances maladies, médicaments et invalidité continuent d’augmenter. Les assureurs et les organisations de mieux-être ont été mis à contribution pour développer des programmes soutenant les objectifs des organisations, soit par les régimes d’avantages sociaux, les PAE, les programmes de santé et mieux-être, l’intervention précoce en invalidité, etc.
Alors, quelles pourraient être les solutions pouvant influer sur des facteurs extérieurs à l’organisation et causés par le contexte structurel du système de santé ?
Il n’y a pas de solution miracle à cette problématique, mais les organisations qui continueront à générer des solutions novatrices et qui miseront davantage sur l’allègement des facteurs composant le quotidien d’un individu, se démarqueront de la mêlée pour ainsi mieux gérer leurs coûts de santé et améliorer la performance de leur main-d’œuvre.
L’ex-ministre de la Santé du Québec, le Dr Philippe Couillard, exprimait récemment une opinion innovatrice concernant le rôle des assureurs privés. Il juge que ces derniers ont un rôle à jouer du côté de la prévention en milieu de travail. Les programmes existants sont souvent réservés aux cadres supérieurs et il estime pertinent de les offrir aussi aux autres gestionnaires de même qu’aux employés clés dans l’organisation.
L’ensemble des solutions déployées pour les employés doit couvrir de multiples champs d’interventions. De ces solutions, plusieurs sont interventionnistes, d’autres sont plus proactives et accessibles dans le milieu de travail, tandis que de nouvelles solutions viennent combler un besoin important sur le marché. Ces dernières se doivent d’être davantage proactives, accessibles à tous, offertes en mode libre-service et procurant un soutien intrinsèque aux participants.
Une solution proactive
La navigation santé soutient les participants en leur procurant du temps, des outils, des connaissances et de précieuses ressources afin qu’ils prennent des décisions éclairées en matière de santé. Soutenu par un portail Web des plus exhaustifs, le participant réussit à trouver les outils nécessaires pour naviguer dans le domaine complexe qu’est la santé.
Le but d’un tel programme est de combler le vide structurel causé par la réalité de notre système de santé et d’aider les participants à gérer leur santé et celle de leurs proches. Cette solution apporte aux participants l’information dont ils ont besoin en matière de santé et permet de trouver les ressources nécessaires dans le système de santé canadien. Aussi, lorsque la situation est plus complexe, l’accès à un facilitateur santé au téléphone vient en aide au participant en le guidant en ligne ou en effectuant des recherches qui permettront de lui bâtir une trousse d’information personnalisée. La navigation santé est plus universelle et accessible que l’ensemble des programmes que nous retrouvons sur le marché. Toutefois, les PAE ainsi que les programmes de santé et mieux-être sont complémentaires et comblent des besoins différents.
Depuis plusieurs années, on observe un changement dans le comportement des consommateurs en santé qui tendent à utiliser de plus en plus l’Internet pour rechercher des réponses et parfois amorcer des changements dans leur mode de vie.
Un article de La Presse, publié en 2008, révélait qu’en 2005, près de 60 % des 15 millions de Canadiens ayant Internet à la maison ont recherché de l’information sur leur santé sur le Web. La majorité de ces personnes voulaient trouver de l’information sur une maladie précise ou sur les modes de vie, tels que la nutrition et l’exercice. Les autres sujets les plus populaires ont été des symptômes précis et des médicaments.
Travailler en amont
Les employeurs et les assureurs recherchent de nouveaux outils de soutien venant en aide aux employés et visant à faciliter leur vie avant que des problèmes plus importants surviennent. Ils veulent des moyens concrets qui les aident à entamer certaines démarches par eux-mêmes, qui leur fournissent des réponses à des questions simples ou complexes tout en favorisant la responsabilisation.
Parce que les préoccupations relatives à notre santé, à celle de nos enfants ou de nos parents sont une source importante au problème de présentéisme et d’absentéisme, la navigation santé mise sur une approche proactive afin de permettre à tous d’être en mesure d’utiliser ce dont ils ont besoin lorsqu’ils en ont besoin.
Puisque les coûts en santé ne diminueront pas, que le système de santé canadien demeurera complexe, que le champ de responsabilités des individus s’élargira, que les multiples préoccupations des travailleurs demeureront et que les employeurs auront toujours besoin d’une main-d’œuvre performante, il faudra user de toute notre fibre créative dans le développement des programmes d’avantages sociaux et de mieux-être.
Marc Giguère M.A. CRHA, est vice-président, Développement des affaires, chez Novus Santé.